L'église romane d' AVY en SAINTONGE Texte intégral de Charles CONNOUË Photos de Michel ROCHAT et Alain DELIQUET ![]() Les photos sur ce site peuvent être utilisées exclusivement à des fins non commerciales après autorisation et sous réserve de mentionner la source: "Site Belle Saintonge" ![]() |
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Commune
du
Canton de Pons (à 4
kilomètres au
sud-est de Pons
et à 24 kilomètres de
Saintes)
L'église
d'Avy domine de sa flèche
élégante un coteau
verdoyant. Vu du sud, en venant de Jonzac, elle compose avec le village
qui l'entoure un très pittoresque tableau.
Construite au XIIe
siècle, - en 1175
précise
Ch. Dangibaud. - puis aux trois-quarts détruite pendant la
guerre de
Cent ans, elle fut rebâtie au XVe siècle avec
utilisation des quelques
parties anciennes restées debout. L'angle gauche de la
façade fut
relevé sans souci des ornementations , un
clocher
nouveau dans le style de l'époque remplaça
l'ancien et tout un chevet
ogival fut soudé aux murs romans de la nef. Cette façade se compose d'un portail en plein-cintre accompagné de chaque côté et à même hauteur de deux arcs plus petits. Au-dessus une arcature repose sur une corniche. Une deuxième corniche sert de base à un pignon triangulaire.Les sculptures de cette façade sont remarquables!
Le portail est à deux voussures très larges, cependant une troisième apparaît sous le remplissage de maçonnerie dans lequel est percée l'actuelle porte ogivale. Il serait souhaitable que cette voussure soit dégagée de son mortier. La seconde est ornée d'une double suite d'oiseaux rappelant l'origine latine du nom d'Avy, de feuillages et d'un encadrement ou des personnages courbés se suivent à la file, semblent travailler ou courir. La
grande
voussure constitue " la pièce maîtresse " d'Avy.
Elle est
ornée de
trente-six personnages vus de face. Ce sont tous des vieillards
à
longue barbe (les vieillards de l'apocalypse). Ils tiennent une pointe
de leur barbe dans chaque main , quelques-uns au
sommet de l'arc jouent de divers instruments, mais leur concert ne
semble pas dire goûté d'un de leur voisin qui les
accompagne
en serrant
de ses deux mains le cou d'une oie ! Ces personnages sont assis, les
genoux au bord de l'arête de la voussure et les jambes
repliées sous le
bandeau . L'intérieur
de l'édifice est
Impressionnant d'abandon et
de misère.
Quatre petites fenêtres en plein-cintre très ébrasées éclairent mal cette pauvreté. Au plafond un tillis de bois arrondi, abondamment et grossièrement réparé, ajoute encore a cette désolation.A l'orient la nef se termine par un mur, sans aucune saillie, jaune et vert comme l'ensemble, percé d'une étroite porte ogivale. C'est la seule communication de la nef avec le chevet, disposition des plus étranges, puisqu'il faut être exactement au centre de la nef pour apercevoir l'autel ! ... Ce mur n'a du être construit que pour soutenir et consolider le clocher menacé de ruine après les guerres de Religion par l'effondrement des voûtes et les Incendies des murs latéraux. Ceux-ci montrent encore à l'extérieur des traces nombreuses et très visibles de ces incendies, pierres calcinées et éclatées. Le carré du clocher qui fait suite à la nef, est recouvert d'une coupole octogonale sur trompes, percée d'un trou à cloches carré. Des quatre piliers de maçonnerie qui la portent, deux, ceux qui séparent le carré du choeur sont réunis par un arc ogival creusé de quelques moulures. Des arcs en plein-cintre renforcent les murs latéraux. Celui de droite encadre une fenêtre tréflée. Le choeur et l'abside à chevet plat sont réunis sous une même voûte a croisée d'ogives avec clé écussonnée. Arcs et formerets vont se perdre au sol par des colonnes d'angles lisses et sans chapiteaux. Le mur nord du choeur est percé d'une ouverture en arc brisé ouvrant sur une petite chapelle carrée éclairée par deux étroites fenêtres en plein-cintre. Sous cette chapelle existe une crypte-ossuaire romane qui occupe tout le sous-sol du bras gauche du transept primitif. Comme la nef, le sanctuaire ne présente aucune sculpture, aucun chapiteaux. Rien ne vient corriger la sévérité de cet intérieur ou des traces de litres se distinguent comme sur la façade.En 1899, quatorze sarcophages de pierre ont été découverts a quelques mètres de l'église. Sous l'un d'eux était l'entrée d'un couloir taillé dans le roc, suivi d'un escalier s'enfonçant dans le sol.en tournant. Une autre galerie ouvrait dans le couloir... Vestiges probables d'anciens souterrains-refuges, indiquant que l'emplacement d'Avy était habité depuis la plus haute antiquité. En 1949,
l'abbé Tonnelier a
découvert, dans la partie
de d'églises formant aujourd'hui sacristie, de belles
peintures
anciennes. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ ____________________________________
les sculptures du PORTAIL d'AVY ou du moins essayons...." (Rappel: la touche F11
libère l'écran total et c'est
réversible )
Première voussure : le ciel étoilé _ la création_ Deuxième voussure:
des âmes Leurs
"marches vers le ciel" sont
symbolisées par leurs jambes...
certains jouent d'
un instrument de musique d'autres ne font
que tenir ou
caresser leurs barbes bifides Deuxième voussure: des âmes rampant dans des rinceaux _le sempiternel parcours spirituel_ Troisième voussure: des oiseaux dans des rinceaux crachés par le traditionnel léonin . Quatrième
voussure
: des oiseaux nourrissant des
créatures animales ouvrant
leurs gueules, ils reçoivent ainsi la
nourriture spirituelle La
hiérarchie du décors à mesure que l'on
pénètre dans l'édifice est normale On remarque l'abondance d'oiseaux, le sculpteur joue avec le nom du village : AVY. Les
barbus ont pour la plupart une
barbe bifide qu'ils tiennent serrées dans leurs mains
sortant de leurs manches amples Leurs chevelures sont exagérées et présentent un début de spirale....(symbole de démarche spirituelle en cours) Certains ont les jambes croisées d'autres non. Les jambes symbolisent leurs marches vers le ciel: ils sont _soit dans le bon chemin, _soit ils s'entravent eux-mêmes. Le sculpteur nous présente le choix de vie sur terre.
Les barbes bifides indiquent bien qu'il ne s'agit
pas des vieillards de l'apocalypse. Certains barbus optent pour une vie dans le spirituel et d'autres non. Le fait de se tenir la barbe ou de jouer d'un instrument de musique profane symbolise l'absence de spiritualité. Le
fait de jouer d'un instrument de musique employé en
liturgie, ou la
naissance d'une barbe supplémentaire Les jambes indiquent clairement si le choix est bon pour le salut de l'âme, seule préoccupation de tous à l'époque. L'un
d'entre eux tient un volatil (
j'y voit un aigle
mais cela ne change pas grand chose) et
ce n'est pas pour le faire crier comme
l'ont écrit certains, Celui
qui choisit le ciel, symbolisé par l'aigle qu'il
tient dans ses mains marche vers le ciel... Le sculpteur montre par
les mains un choix de vie Scène
supérieure : Une chaîne humaine rampe
avec difficulté dans des rinceaux Scène du dessous: des oiseaux (AVES en latin, représentant les habitants d' AVY) semblent plus à l'aise que ceux du dessus Les rinceaux (les épreuves salvatrices crachées par le Malin) sont appréciées par les oiseaux (AVES) ils les becquettent. C'est le parcours spirituel que les âmes des habitants d'AVY doivent accomplir : Le
sculpteur offre un simulacre
de la scène des "dix vierges" où l'on voit d'habitude
un Christ Le sculpteur présente en deux tableaux, un par voussure, cette parodie des "dix vierges", thème cher aux portails Saintongeais. VOUSSURE externe: le
personnage
central, du
revers des mains écartent les oiseaux VOUSSURE interne (on progresse vers l'entrée du sanctuaire) : Le
personnage semble écarter un des volatile et attirer
à lui celui de l'autre côté, d'après la
position de ses mains ? Ils ont fait le parcours spirituel comme des oiseaux et C'est une ré- interprétation du thème des vierges sages et des vierges folles, façon sculpteur d'AVY !! Il y
aurait-il des bons et des mauvais messagers comme il y a de bons et de
mauvais instruments ? A
remarquer que ce pseudo Christ est sans attributs et dans la
même posture que celui de Corme-écluse Remarquez qu'au point culminant
de l'archivolte le sculpteur à décalé
les sculptures Est-ce pour ne pas placer au dessus de ce qui pourrait être une représentation christique, un être humain ? Je le pense. ![]() La dernière voussure inférieure avant d'enter dans le sanctuaire montre des oiseaux nourrissant des créatures animales ouvrant leurs gueules, ils reçoivent ainsi la nourriture spirituelle ce qui est le bon chemin car l'on pénètre dans l'église.... Les oiseaux messagers du ciel transmettant la parole céleste et nourrissent l'âme. MORALITÉ exprimée sur les sculptures de ce portail: nourrissez vous de "spiritualité" faîtes le bon choix pour aller au ciel (paradis)..... Voilà qui est dit sans représenter clairement le CHRIST, c'est évident ! Alors est-ce une provoque? Une refus de représenter le Christ? ou bien la proposition délibérée d'offrir un message universel compréhensible pour tous les croyants qu'ils soient chrétiens catholiques romain ou dissidents dits hérétiques (qui ne voient qu'un homme dans le Christ) ou bien un message qui pourrait attirer les dissidents voir les juifs, plus érudits que la moyenne du peuple? Était-ce un sculpteur musulman venu de gré ou de force de CORDOUE ou d'ailleurs d' Espagne qui aurait refusé de représenter le Christ mais aurait fait un compromis en acceptant de représenter des créatures, ce que sa religion interdit? Je ne sais ce qui était voulu mais c'est ainsi ! ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le pied des colonnes à AVY Non ce n'est pas un vieillard de l'apocalypse ! Non il ne fait pas crier une oie comme un instrument de musique ! C'est un "vieil-homme" par sa barbe Il cherche à élever son âme en saisissant un aigle Du coup ses jambes se décroisent afin de " marcher vers le ciel" ce que signifie d'ailleurs _ACROBATE _ comme ceux qui pullulent sur les édifices romans... Le panneau devant l'église d'AVY: " Monde étrange d'oiseaux et de personnages fantastiques dont les vieillards de l'apocalypse!" indique ce panneau. L'église d AVY a
été classée avec les "sujets
satiriques" "SAINTONGE ROMANE" édité pour NOËL
1970 par la revue "ZODIAQUE" Je ne partage pas évidement ce point de vue, à vous de faire votre opinion et aux spécialistes de creuser le sujet !
FIN maj: nov 2013/rev août 2016/rev fev 2017/ rev janv 2019 (détails)/2023 ______________________ |