L'église Saint SYMPHORIEN de BROUE (17)
en SAINTONGE


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Alain DELIQUET


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"Site Belle Saintonge"

Commune du Canton de Saint-Agnant, Arrondissement de Marennes (a 8 kilomètres au sud de St Agnant)

 

Votre serviteur avec au loin la tour de BROUE sur la falaise qui marque l'ancienne côte du littoral aujourd'hui à 6 kms de l'océan.

L'importante et très intéressante église de Saint-Symphorien, dédiée au saint du même nom, se dresse à peu près isolée à la limite même des marais de Brouage, au fond d'une petite anse de l'ancien golfe Santon et au pied d'une colline, autrefois littoral.

ST-SYMPHORIEN 17


Elle ouvrait jadis son portail directement sur les flots de l'océan. Aujourd'hui 15 kms la séparent de la rade des Trousses.
En face, à quelques centaines de mètres s'élève, sur un promontoire la célèbre tour de Broue.



Construite dès son origine (deuxième moitié du XIIe siècle) sur de grandes dimensions, elle était destinée à recevoir les foules qui venaient en pèlerinages se presser nombreuses autour

FONTAINE de ST-SYMPHORIEN de BROUE

 d'une fontaine miraculeuse, qui existe encore un peu vers la gauche, sur le flanc de la colline.
Cette fontaine vénérée, où des guérisons eurent lieu, était alors abritée sous une petite chapelle dont les traces ont depuis longtemps disparu.
Les fidèles, affligés de douleurs, venaient de loin pour s'asperger d'eau à « la fontaine des miracles ». Ils s'en retournaient soulagés sinon toujours guéris. L'affluence était grande surtout le jour de la fête patronale, le 22 août. La fête a encore lieu, le pèlerinage aussi, mais une légère maçonnerie masque aujourd'hui la source qu'un farouche chroniqueur sans-culottes qualifiait en 1793 de « trou bourbeux » où " quelques vieilles femmes, viennent encore, disait-il, disputer aux grenouilles le peu d'eau qui en découle.... "  
(Une des rainette de cette fontaine)
Nombreuses, étaient autrefois ces fontaines miraculeuses vers lesquelles se portaient en foule les pauvres humains souffrants. Ils en tiraient du réconfort. La douleur existe comme par le passé, les croyants également et en aussi grand nombre, mais, le progrès aidant, ils ont pour la plupart changé la direction de leurs pas. C'est aujourd'hui, vers le guérisseur, le radiesthésiste et son pendule, qu'ils se précipitent. Pour eux le « fluide », aussi certain qu'indiscutable de ceux-ci, a remplacé les prétendues vertus de celles-là...
L'église de Saint-Symphorien a beaucoup pâti des rigueurs des siècles. Des mutilations (clocher, transept abattus), des adjonctions (chapelles du chevet) ; des réparations (du XVe siècle à nos jours), ont complètement modifié son aspect primitif ; mais elle a conservé à peu près intacte sa façade, déparée seulement par deux énormes contreforts d'angle relativement récents.

Saint-Symphorien de Broue

Cette façade se compose d'un large portail à trois voussures en plein cintre surmonté d'une grande fenêtre, l'un et l'autre très ornés. La grande archivolte du portail présente sous un cordon circulaire, trente-deux personnages debout. La plupart ont les bras levés et semblent danser, d'autres paraissent jouer de divers instruments 
L'air salin et les intempéries ont beaucoup endommagé les sculptures. La deuxième voussure est garnie de griffons accolés par le poitrail.
La tête et le haut du corps occupent la surface verticale de l'arc, le reste du corps, pattes et queues, meublent l'intrados. La troisième est couverte d'arabesque en X.



La haute et belle fenêtre du premier étage comprend deux voussures chacune très fouillée. L'une reproduit le motif des Vertus et des Vices
Ces arcs appuyés sur une courte corniche à modillons sont portés par quatre colonnettes ornées de chapiteaux bien travaillés.



Reposant sur la corniche à gauche, se remarque un groupe de deux personnages qui se rattache peut-être à la légende de Saint-Symphorien.



La nef, étayée par de puissants contreforts, a conservé d'intéressantes fenêtres romanes encadrées dans de grands arcs latéraux qui répètent extérieurement ceux de l'intérieur.
Le clocher entièrement reconstruit ressemble à un moulin. Sur l'ancienne souche carrée, a été édifié une tour ronde coiffée d'une toiture conique en ardoise.
Huit fines demi-colonnes terminées en pointe garnissent son pourtour, percé de quatre fenêtres cintrées sans ornements.



Le chevet du XVe siècle, enrobe l'ancienne abside demi-circulaire.
Ses murs latéraux sont construits à l'alignement des extrémités de l'ancien transept.



L'intérieur, vaste et clair, est à détailler.
Les doubleaux en tiers-point, qui portent les voûtes de pierre des trois
travées de la nef s'appuient sur des pilastres carrés à simples impostes. Des arcs, aussi en tiers-point, renforcent les murs latéraux et encadrent des fenêtres romanes.

Au centre du vaisseau, quatre gros massifs de maçonnerie, groupes de pilastres carrés, toujours à impostes, réunis en tête par quatre arcs brisés, portent une coupole octogonale sur trompes avec trou à cloches.
Le chœur (voûte de brique en plein cintre) communique avec ses collatéraux par de grandes baies brisées.
Les fenêtres gothiques, sont à meneaux ou tréflées.

A droite, près de l'abside, a été aménagée une chapelle seigneuriale très surélevée à laquelle on accède par un escalier droit en pierre qui se développe à l'intérieur du chevet.
Partout sur le sol se remarquent de nombreuses dalles funéraires.
Deux tableaux, en mauvais état, du peintre Saintongeais Bragny, qui vécut au XVIIe siècle, ornent les murs. L'un, une Assomption de la Vierge qui porte la date de 1676 l'autre, le Martyr de Saint-Symphorien (1641) sont, avec la cloche (1639) inscrits aux Mobiliers Historiques.
L'église elle-même est inscrite à l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
(*)_ Allusion probable aux réjouissances qui avaient lieu le Jour de la frairie et du pèlerinage (22 Août).
À Saint-Symphorien un pèlerinage y a lieu tous les ans le 22 août.

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre II épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________

Au cours de l’été 2017,  Jean Michel Bénier, artiste peintre résident sur la commune  a orné les murs de plusieurs peintures monumentales. Offerte à la commune dans le but d’attirer l’attention sur la nécessaire restauration du bâtiment menacé d‘effondrement en certaines de ses parties.
Ne manquez pas tout proche: la fontaine miraculeuse, les barrières et la faune du marais ainsi que les vestiges de la tour de Broue (vue panoramique sur le marais), la maison de Broue avec ses expositions. En passant vous verrez peut-être deux demeures privées qui étaient celles d’anciens fermiers généraux: La Massonne et La Mauvinière.


Voir l'église et les peintures de Jean Michel Bénier en pdf

VOIR L'ALBUM "JQ" sur les sculptures de St-SYMPHORIEN

 

A visiter aux alentours de SAINT SYMPHORIEN de BROUE:

  • La fontaine  à 500m.

  • La Tour de Broue à  Saint-Sornin à 3 km (départ de rando dans le marais ou le parc de la Massonne)
  • Le marais en ppsx au pied de la Tour ou de l'église St-Symphorien 
  • L'église de St SORNIN

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