L'église de IZON (33)

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Texte intégral de Charles CONNOUË

IZON (Gironde)

Commune du canton de LIBOURNE (à 10 kms à l'Ouest de Libourne)

Église romane, dédiée à saint Martin, reconstruite en grande partie, à diverses époques, mais surtout au siècle dernier.
La façade très modifiée par l'adjonction d'un clocher romano-ogival, qui n'a vraisemblablement pas été réédifié sur le modèle ancien, est nettement saintongeaise dans son rez-de-chaussée et son premier étage, c'est-à-dire dans ses éléments d'origine.

Le rez-de-chaussée comprend un beau portail à quatre voussures flanqué de deux baies aveugles à une seule. Un cordon « girondin » (grosses pointes de diamant et petites dents de scie avec en outre une tête humaine à chaque extrémité), accompagne la grande voussure amortie en tore. Une archivolte finement sculptée suit l'extrados de la voussure voisine.
Douze colonnes garnissent les pieds droits. Leurs chapiteaux montrent des feuillages, des animaux

et spécialement à gauche deux grosses têtes de monstres, le « grand'goule ». 

La baie de droite a son cintre entièrement revêtu de grandes feuilles flabellées.
Au premier étage se développe une belle galerie de cinq baies romanes toutes aveugles. Les chapiteaux des colonnes doubles sont nus, mais la sculpture des tailloirs prolongée forme bandeau travaillé et les arcs ont leur cordon habituel de pointes de diamant.
Le deuxième étage est percé de deux grandes ouvertures en plein cintre. Au-dessus un large talus porte un clocher très ouvragé surmonté d'une flèche de pierre.

Le chevet roman, aussi d'inspiration saintongeaise, a été remanié dans toute sa partie supérieure, c'est-à-dire celle qui s'étend au-dessus du bandeau portant les fenêtres. Il comprend cinq aires (deux pour le chœur) séparées par des groupes de colonnes dont certaines ont des chapiteaux ornés de sculptures en méplat qui semblent des remplois mérovingiens. La corniche est portée par des modillons assez frustes mais anciens tandis que les fenêtres reconstruites en même temps que les absidioles, ont été refaites dans le style roman.
Les trois nefs de l'intérieur sont séparées par des colonnes surmontées de volumineux chapiteaux, quelques-uns largement évasés, tous très ornés et intéressants, quoique modernes. L'un, dans un angle, près de l'entrée à droite, peut-être ancien, le « moine prêcheur » est le même que celui de Saint-Félix. Il lui manque son amusante contre-partie : « le moine baillant ».

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre 5 épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________

A.D. Aout 2023