L'église de Ste-LHEURINE (17)
SAINTE-LHEURINE Commune du Canton d'ARCHIAC (à 4 kms à l'Ouest d'Archiac et à 12 kms au Nord-Est de Jonzac) Cet important et bel édifice se dresse au point le plus élevé d'une haute colline et domine une vaste étendue de terrain sur les vallées du Trèfle et du Né. Il s'aperçoit de fort loin. Presqu'entièrement reconstruit au Moyen Age, XVe et XVIe siècles, sa souche remonte cependant au XIIe et même au delà car il est vraisemblable qu'à cet emplacement exceptionnel se sont succédées des constructions diverses depuis les temps les plus reculés. Une motte fortifiée a d'ailleurs longtemps subsisté près de l'église. L'église de Sainte-Lheurine, dédiée à la sainte du même nom, martyre de Grande-Bretagne, est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1913. C'est une intéressante construction dont l'imposante masse vaut d'être détailllée. ![]() Sa façade orientée, mais peu ajourée pour résister -mieux aux assauts des intempéries, comprend essentiellement un portail en tiers-point à trois voussures amorties en tore. Les chapiteaux des pieds-droits ont reçu des applications de feuilles de chêne. Une niche a été aménagée à droite. Le vaste étage au-dessus est simplement percé d'une fenêtre nue. Un haut pignon coiffe le tout. Au XVIe siècle une autre façade ornée d'une porte dans le style de l'époque a été ajoutée à gauche. ![]() Le mur Sud remanié et consolidé par de nombreux contreforts de formes et de dates différentes est garni de grands arcs et de fenêtres dont les colonnettes d'angle ont des chapiteaux cerclés. Le transept Sud, disparu, n'a pas été rétabli. ![]() Le clocher carré, élevé sur le croisillon Nord, présente sur chaque face de son unique étage un cintre en tiers-point qui encadre deux fenêtres jumelées séparées par un pilastre à nervures. Il se termine par une corniche sur consoles et un toit presque plat. Le chevet est percé de grandes fenêtres à meneaux. L'intérieur compte deux vastes nefs élevées. La nef principale, revoûtée au XVIe siècle, a conservé à droite des groupes de colonnes à courts chapiteaux qui reçoivent les fines nervures de la voûte ainsi que les retombées de grands arcs brisés latéraux, encadrant des fenêtres romanes à colonnettes. À gauche des larges baies donnent accès à la deuxième nef qui se prolonge jusque sous le clocher. Ici les nombreuses nervures des voûtes vont au sol par des colonnes lisses. Un bel arc Renaissance précède le carré. ![]() ![]() De grosses lettres en relief et d'un curieux dessin, disposées en panneaux, se détachent sur l'intrados de cet arc. Ces inscriptions, classées en 1932, disent à gauche : « L'an mille cinq cens trente et six la chapelle fat achevée » et à droite : « L'an mille cinq cens quarante et troys cest arceau fut fait ». Une voûte de la chapelle porte la date de 1629. Le chevet, à deux travées, est voûté sur croisée d'ogives; les nervures s'appuient sur des groupes de cinq colonnes et de trois dans les angles. La cloche est datée de 1763. L'illustre chroniqueur protestant d'Aubigné, nous apprend qu'en 1633 quelques "imposteurs" se prétendirent guéris par l'eau d'une source du voisinage. Des pèlerinages s'organisèrent et de toute la région on apporta des pierres pour bâtir une chapelle. Mais l'Evêque de Saintes, après enquête, arrêta la construction. Les pierres « menteuses » servirent à édifier une maison... qui « connut par la suite tous les maux... » Cette fontaine, ainsi décriée, dont les eaux ont un goût spécial, a pourtant joui aux temps anciens d'une réelle renommée. On a retrouvé autour de très nombreux débris et la légende parle d'une villa ayant existé à cet emplacement et détruite au moment des grandes invasions barbares. ______________________ Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre V épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission ________________ ![]() Moulin d'Arthus AD Nov. 2023 |
FIN rev sept 2011/mepage 2015/2019