L'église romane de 

SAINT-SULPICE d'ARNOULT (17)



Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de  Michel CARON,  et du Ministère de la Culture.


Commune du Canton de SAINT-PORCHAIRE (à 6 kilomètres à l'Ouest de Saint-Porchaire et à 18 kilomètres de Saintes)


SAINT-SULPICE-D'ARNOULT



Cette église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Sulpice, est indiquée par Lacnrie comme datant du Xe siècle. Sans remonter aussi loin dans le temps, elle est néanmoins fort ancienne, puisqu'elle est mentionnée dans une charte de 1047. Elle a d'ailleurs conservé quelques traces de sa haute antiquité. Ces restes joints aux constructions du XIIe siècle, aux adjonctions et aux modifications des XIV et XVe siècles font de cet édifice un ensemble des plus intéressants.



Le clocher élève sa haute masse au-dessus d'une souche assez disparate. Carré d'abord, il se termine par une tour octogonale à toit plat dont chaque face est ornée de deux fenêtres jumelées encadrées d'un arc en tiers-point.



La façade mutilée et restaurée a conservé un beau portail de dimensions réduites, mars remarquablement décoré.



 Des trois voussures en plein-cintre, la première est ornée de dents de scie, la deuxième, d'un cordon d'élégantes coquilles et la troisième, d'une suite de motifs qui ont rendu cette arcade célèbre dans les annales de l'architecture Saintongeaise.



 Sur la moitié gauche se développe une suite d'oiseaux qui, la tête retournée, se lissent les plumes de la queue. Sur la partie droite s'aligne une rangée de pommes de pin. Ces détails, les oiseaux notamment, sont traités avec un art exceptionnel.

 

De chaque coté du cintre du portail un animal féroce, foulant un être humain, se détache en ronde bosse. Cette allégorie se rencontra assez fréquemment sur les façades de notre région. On y voit la traduction sculptée dans la pierre des paroles de l'Evangile : " Votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rode cherchant quelqu'un à dévorer ".
A l'intérieur, le même cintre de la porte est relevé d'un tore et d'une rangée de dents de scie.

  
 

La nef à trois travées a perdu sa voûte en berceau dont ne subsistent que les départs au faite des murs latéraux. Des colonnes à chapiteaux lisses adossées directement aux murs sont réunies par des arcs en tiers-point encadrant des fenêtres particulièrement étroites sur l'extérieur. (le cintre est taillé dans une seule pierre). Ces fenêtres, murées pour la plupart, sont remplacées par des ouvertures gothiques a curieux remplage.
Un arc brisé sépare la nef du carré du transept. Il est rejeté sur la gauche par un contrefort qui, à droite, vient buter l'une des bases du clocher. Celui-ci est porté par quatre massifs de pilastres et de colonnes ornés de chapiteaux à ornementation très archaïque.



 Une coupole octogonale sur trompes règne sur cette partie du transept qui est éclairée par des fenêtres en plein-cintre.
Le choeur recouvert d'une voûte basse en berceau formée d'un grossier blocage, a ses murs ornés de deux arcades romanes appuyées au centre sur des demi-colonnes terminées par des chapiteaux à feuillages stylisés.
Un arc à double ressaut et à curieux chapiteaux sépare le choeur de l'abside.
L'abside demi-circulaire, très petite, voûtée en cul-de-four est éclairée par deux minuscules fenêtres en plein-cintre.



 A la droite du carré du transept s'ouvre, par une baie en plein-cintre, une chapelle recouverte d'une voûte sur croisée d'ogives qui reçoit le jour d'une fenêtre gothique. Sous cette chapelle existe un ossuaire, A la place d'une ancienne absidiole se développe une autre chapelle, dont le mur de chevet plat, percé d'une grande fenêtre gothique à rosace s'aligne sur le mur de fond de l'abside.



Dans la partie gauche du choeur, une petite porte donne accès à la sacristie. Celle-ci occupe un réduit circulaire, voûté en cul-de-four, éclairé par une petite fenêtre en tiers-point. Sur les murs se voient des tracas de peinture qui remonteraient à l'époque romane. On y distingue des joints de pierre, des branches de fleurs et quelques scènes difficiles à déterminer (apôtres ou moines devant un autel). Ces peintures ne sont pas les seules qui existent dans cette église ; on peut en voir sur certaines colonnes et sur quelques chapiteaux du choeur. D'anciennes armoiries sont encore discernables sur les murs de la nef et de la chapelle.
Dans cette dernière, il y a lieu de remarquer un tableau représentant une Vierge dont la tête est remarquablement bien traitée. Une petite niche gothique à deux baies séparées par une fine colonnette mérite aussi de retenir l'attention.
L'église de Saint-Sulpice a été  classée  Monument Historique, le  16 Janvier  1924.


Les églises de SAINTONGE
livre I épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________


Donjon de l’Isleau à Saint-Sulpice-d’Arnoult

Le donjon, carré de 11 mètres de côté et 17 mètres de hauteur au niveau de la terrasse, était autrefois entouré d'une enceinte quadrangulaire flanquée de petites tours d'angle, encore debout au XIXe siècle. À proximité subsistent les restes d'une modeste chapelle datant d'un ancien village qui dominait la plaine du haut de la colline.

 C'est une propriété privée, il est restauré par ses nouveaux propriétaires, il est impossible de le visiter à l'heure actuelle, mais visible de l'extérieur.

Éléments protégés MH : le donjon de l’Isleau : inscription par arrêté du 14 mai 1925.

AD nov 2023


 

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