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L'église romane de Saint-SATURNIN (16) en Amgoumois Saint-Saturnin est cité ici parce que, d'une part, c'est un édifice d'une réelle originalité et que d'autre part, il accompagne très heureusement le lot des églises "hors rayon", mais remarquables; formé par les Linars, Fléac, Trois Palis et autres qui meublent cette petite partie de la vallée de la Charente sorte de « territoire commun » assez mal défini, mais particulièrement intéressant.  L'église de Saint-Saturnin, malgré sa construction au classique XIIe siècle, présente une curieuse disposition. Son clocher court, massif et octogonal s'élève en avant de la nef, c'est-à-dire qu'il précède celle-ci et en constitue par sa base la première travée. Son côté Ouest, un huitième de l'ensemble, a été élargi vers le bas à la dimension d'une façade et présente de ce fait une surface normale carrée où se détachent un rez-de-chaussée et un étage surmonté du clocher. Romane et saintongeaise à son origine, (un portail, deux fausses portes, une galerie à trois cintres) elle a été modifiée ensuite par l'adjonction au-dessus des fausses portes, dans l'espace vide laissé entre le sommet des cintres et le bas de la galerie, qu'elle entame d'ailleurs, de deux arcs en demi-lune encadrant chacun un tympan ouvragé. Cette disposition existe dans certaines églises du Bordelais, que nous retrouverons.  Le portail compte quatre voussures, et un cordon, les fausses portes une seule et un cordon. Les pieds-droits sont garnis de deux fortes colonnes entre lesquelles ont trouvé place deux groupes de trois colonnes plus petites.. De larges chapiteaux bien travaillés ornent chacune d'elles et se prolongent à travers les baies aveugles formant bandeau.  On y remarque des feuillages, des rubans perlés,   des oiseaux, un griffon. Cette belle décoration a été martelée par place.  La façade se termine par un onglet sur lequel s'élèvent la face plane d'un côté du clocher et deux glacis qui rejoignent les deux fuseaux voisins en retrait.  Le clocher, au-dessus d'un nouvel onglet, est percé, dans son court étage de huit fenêtres entourées de larges cavets. Son toit est presque plat.  A droite et à gauche du portail, à toucher les cintres des fausses portes, deux arcs entourés d'un cordon, l'un outrepassé, l'autre plus large et en plein cintre, encadrent, le premier un groupe de trois personnages nimbés debout (le Christ entre la Vierge et saint Jean) et le second deux personnages également debout, dans une pointe d'ogive. Il faut voir dans cette décoration adventive le résultat d'une influence voisine qui s'est manifestée quelque temps après la construction de l'église. Sur le côté Nord de la base du clocher s'ouvre une fenêtre romane à longues colonnettes; les autres ouvertures sont quelconques et sans style. Le chevet plat est percé, entre deux contreforts d'angle, d'une verrière à un meneau et remplage. Sur le côté Sud se remarque une petite porte murée à linteau en accolade. L'intérieur entièrement remis à neuf ne présente pas, de ce fait, grand intérêt. Voûtes ogivales portées par de grosses nervures prismatiques qui viennent se perdre sur des colonnes. L'espace sous clocher est couvert d'une coupole ovale sur pendentifs. Ça et là apparaissent quelques rares vestiges romans. Un chapiteau orné de petites feuilles perlées provient d'un ancien prieuré voisin (de Moulède) aujourd'hui ruiné. Il y a lieu de. remarquer au Sud-Est de l'église et attenant à elle un passage couvert encore protégé par une large bretèche et de vieux bâtiments ajourés de diverses embrasures de tir. 
Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ AD nov 2023 |
