L'église romane de

Saint-ROMAIN de BENET (17)

en SAINTONGE


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Bernadette PLAS et Alain DELIQUET,
et de wikipédia.



Les photos sur ce site peuvent être utilisées exclusivement à des fins non commerciales après autorisation et sous réserve de mentionner la source:
"Site Belle Saintonge"

SAINT-ROMAIN-DE-BENET

Commune du Canton de Saujon (à 6 kms 4 l'Est de Saujon et à 19 kms de Saintes)



L'église romane-byzantine de Saint-Romain-de-Benêt (Bénédicte) présente un aspect très particulier.



Ses deux coupoles rondes et son clocher carré lui composent une silhouette qui ne passe pas inaperçue des nombreux touristes qui circulent sur la route de Royan.
Cet édifice du milieu du XIIe siècle ou même de la seconde moitié (quelques anciens caractères sur une ouverture murée du côté Nord, ont pu faire croire qu'il était daté, mais il ne peut s'agir que d'une réparation) a été classé M.H. le 10 Avril 1921.
Il est remarquable par sa nef couverte de deux vastes coupoles, mais ces deux magnifiques dômes que nous admirons aujourd'hui sont modernes. Ils datent du début du présent siècle et présentent un bel exemple de ce que la technique actuelle peut réaliser a l'aide du ciment armé.   
Il est probable que jamais des coupoles de pierre n'ont abrité les fidèles de cette église. Les murs latéraux paraissent bien faibles en effet pour avoir pu résister aux poussées de constructions d'une aussi grande ampleur. Le diamètre de ces coupoles est anormal en Saintonge, on peut constater en outre que les massifs de colonnes portant les pendentifs ne sont qu'accolés aux murs, comme le sont aussi les contreforts extérieurs. Les uns et les autres ont donc été ajoutés après coup en vue de dispositions nouvelles. Il semble que les moines de l'abbaye de Sablonceaux, dont relevait Saint-Romain, après qu'ils eurent construits leurs propres coupoles, voulurent en doter aussi leur annexe. Ils exécutèrent certains travaux préparatoires, y compris les premières assises des dômes, mais durent sans doute renoncer à leur projet devant l'écartement sensible des murs, dont d'anciennes lézardes sont encore visibles .



L'église de Saint-Romain, dédiée au Saint de ce nom, eut longtemps, quoiqu'orientée, son entrée au Nord peut-être par la petite ouverture dont il est question ci-dessus , peut-être par une porte plus à l'Ouest, qui aurait été, au siècle dernier, remplacée par le portail auxiliaire à fronton grec que l'on voit aujourd'hui muré. Au Moyen Age elle subit les effets d'un violent incendie allumé par la foudre ou les Huguenots, qui ravagea sa charpente, ses combles et atteignit même le clocher. Longtemps l'édifice demeura a l'état de ruines, ouvert à tous les vents. Ce n'est que vers le milieu du XVIIe siècle que sa toiture fut rétablie. En 1793 l'église fut comme beaucoup d'autres, victime des excès révolutionnaires : pillage, destruction des statues, des objets du culte, etc..." tandis que des femmes échevelées véritables bacchantes, pèle-mêle avec des forcenés, exécutaient autour du bûcher des danses de cannibales... "

SAINT-ROMAIN-de-BENET

C'est en 1883 que la façade occidentale actuelle fut construite. Auparavant en 1843 l'abside avait été restaurée, après qu'en 1830 le clocher eut à son tour été refait dans ses parties hautes.
Le remarquable travail des coupoles en ciment, aurait gagné encore à être exécuté suivant les règles établies, car au XIIe siècle les coupoles toujours abritées sous une toiture n'étaient pas visibles de l'extérieur.

SAINT-ROMAIN-de-BENET

A l'intérieur l'important vaisseau de la nef surprend par la hauteur de ses voûtes. Deux larges travées sont séparées par des faisceaux de colonnes a chapiteaux d'où partent des formerais et un arc doubleau portant les arcs des coupoles ornés de pointes de diamant et de torsades.
Un second doubleau en tiers-point, semblable à celui de la nef, sépare celle-ci du chœur qui, sans ornementation et sans ouvertures est recouvert d'une voûte en cintre brisé.

SAINT-ROMAIN-de-BENET_17

Le chevet circulaire et en cul-de-four entièrement peint, est éclairé par sept fenêtres romanes très ébrasées et à colonnettes. Des colonnes à chapiteaux, portant une arcature en plein-cintre relevée d'un cordon en pointes de diamant, les séparent.
Un autre cordon, plus large, horizontal et orné de damiers fait le four de l'abside au-dessus des fenêtres.




Des chapiteaux intéressants sont à mentionner dans cette église : un chevalier a pied qui combat un lion ou un léopard. Une femme semblant offrir une fleur à un chevalier à cheval... 

(Voir l'album outrepassé JQ)  

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre I épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________

VERS l'ALBUM JQ


"Faisons parler les chapiteaux ou du moins essayons...



Un masque animalier à visage humanoïde semble sortir de la pierre ?
Un masque, visage d'un homme à barbichette, à l'intérieur d'une mandorle inversée ou d'une collerette
Des feuillages avec des noeuds, des feuilles lancéolées, des tiges à trois brins...

 
A gauche une fleur de lys dirigée vers le sol nouée, à l'intérieur de tiges tri nervurées...
Le même visage probablement reconnaissable de l'époque (Louis VII ?, Henri II ?, un évêque? un prince ?, un abbé, Raoul de Faye ? Abélard...  ??)
Le combat spirituel avec les armes de la foi contre un léonin, clin d'oeil à Samson ou bien
un croisé, par exemple l'oncle d'Aliénor dont elle s'est épris ??
Ou bien l'allégorie de la croisade?
Une cavalière en amazone, elle porte une couronne (pèlerinage, Aliénor partant en "guerre" sainte avec Louis VII ?



La  femme de haute condition, il me semble qu'elle tient un volatile dans sa main gauche et un sceptre dans sa main droite ?
Un masque grimaçant, réplique du visage sur corps animal précédent? imberbe, aux oreilles pointues, à l'intérieur d'un ruban plein de petits carrés
Un visage normal imberbe, qui ressemble au précédent et tire la langue.



Une belle feuille nouée, à 7 lobes, orientée vers le ciel, avec 8 trous en losanges, à l'intérieur d'une composition en forme de coeur;
les brins se terminent orientés vers le ciel.
Une femme dans une mandorle d'un ruban plein de carrés et de ronds
Il me semble qu'elle enfile une bague ?
De part et d'autre une espèce de signe du bélier, le chapiteau me semble récupéré vu le départ d'une deuxième mandorle ?
La belle feuille précédente , plus petite, cette fois-ci à 5 lobes, toujours nouée mais orientée vers le sol.
L'es terminaisons des tiges sont ourlées mais orientées en général vers le sol

C'est probablement le résumé de la vie (spirituelle ?) d'une femme de haut rang ( la même ou plusieurs femmes ?)
Je propose Aliénor, mais a un moment j'ai pensé à Abélard et Héloïse ?


Voilà les chapiteaux ont du mal à bien parler ...
et si la balade historique vous a mis en haleine, lisez donc une vie d'Aliénor....et aussi celle d'Abélard tout aussi tourmentée !!


AD nov 2023


 
VERS l'ALBUM JQ

Retour ART ROMAN

Retour à Belle Saintonge