L'église de St-QUENTIN de CHALAIS (16) 

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos  de wikipédia que je soutiens et du Ministère de la Culture

La belle et intéressante église de Saint-Quentin-de-Chalais, romane d'origine, classée Monument Historique depuis 1918, est bâtie à flanc de coteau dans une région accidentée et pittoresque.



Elle présente à l'Ouest, sur un terre-plein surplombant la route, une large façade aux lignes élégantes que deux bandeaux divisent horizontalement. Au rez-de-chaussée s'ouvre, entre deux baies aveugles à double rouleau, un grand portail orné de cinq voussures à claveaux nus, mais toutes accompagnées d'un cordon de pointes de diamant. Les chapiteaux des colonnes des pieds-droits n'ont pas de décoration, la plupart manquent... Toute la partie de cette façade, datant du XIIe siècle, est très détériorée.
L'étage est occupé par une arcature à cinq cintres, sur des colonnes doubles, hautes et fines, mais toujours à chapiteaux nus. Certains aussi manquent.
Les corniches reposent sur des consoles. La deuxième porte un pignon obtus percé à sa base d'une petite baie.
A droite et à gauche, une partie plane ajoutée ultérieurement, prolonge la façade jusqu'à des contreforts qui étayent les angles. Dans celle de gauche a été pratiquée une petite ouverture cintrée.



Sur les murs latéraux, en grande partie remontés, se voient d'anciennes fenêtres murées et, tout auprès, de plus récentes tréflées. Ces murs dans leurs parties exhaussées sont percés de meurtrières, de trous à couleuvrine et de fenêtres de guet, desservis par un chemin couvert rejoignant par les combles des croisillons la grande salle de garde ménagée au-dessus du chevet, lui aussi largement surhaussé. Une bretèche existe encore à l'orient, défendant la fenêtre axiale.



Le chevet demi-circulaire, est divisé en sept aires par des colonnes sans chapiteaux encadrant cinq fenêtres sous arcade. Ces colonnes adossées à des pilastres élevés sur une banquette portent une corniche à modillons ornés de nombreuses têtes humaines.



Le clocher carré, à toit presque plat, reconstruit également en pierres et moellons, a chacune de ses faces percée d'ouvertures utilitaires sans style. C'était le donjon central de cette place fortifiée.



A l'intérieur, deux alignements de gros piliers rectangulaires (remplaçant les anciens murs romans) séparent la nef principale, à quatre travées, des deux latérales ajoutées au XVe siècle. Celles-ci se prolongent jusqu'aux croisillons qu'elles englobent et débordent même, étant plus larges qu'eux. La nef centrale est voûtée en berceau, les autres en ogive à quatre branches. Doubleaux et nervures s'appuient sur des colonnes à chapiteaux nus ou sur des consoles, tandis qu'à droite les nervures se perdent sur des colonnes cylindriques.
 Une coupole, dont les pendentifs s'insèrent entre des arcs brisés à double rouleau couvre le carré. Les bras du transept ont conservé leur voûte de pierre en berceau et prennent jour à l'orient par une grande fenêtre romane à grosses colonnettes.
La partie la plus-ornée de cet édifice est le chevet qui comprend un chœur voûté en berceau, renforcé d'une arcade aveugle sur chacun de ses côtés et une abside, sous cul-de-four, entourée d'une arcature à cinq cintres dont les colonnes élevées sur une banquette, encadrent des fenêtres romanes.

Tous les chapiteaux de ce chevet, ornés d'intéressantes sculptures bien exécutées sont à signaler en même temps qu'une ancienne cuve baptismale.
Près de cette église, dédiée au saint dont elle porte le nom, existe une source, dite jadis, « Fontaine de la guérison » qui fut longtemps fréquentée par les rhumatisants.

Les églises de la SAINTONGE (livre IV épuisé)

édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission ________________

AD Nov. 2023