L'église de St-PORCHAIRE (17)
SAINT-PORCHAIRE Chef-lieu de Canton (à 15 kilomètres au Nord-Ouest de Saintes) ![]() L'église paroissiale de Saint-Porchaire, dédiée au Saint du même nom, a été classée Monument Historique, le 7 Juin 1933. Certains ont qualifié cet édifice de « Trésor archéologique ». C'est estimer exagérément les parties intéressantes dont il n'est pas dépourvu, mais qui réunies ne constituent qu'un ensemble de bonne catégorie. Cependant, il faut reconnaître que cette importante construction et surtout sa façade ne manquent ni d'élégance, ni même d'une certaine grandeur. La caractéristique de cette église est la diversité de ses styles. On y trouve, en effet, plus ou moins bien soudés et adaptés, du roman et du gothique de différentes époques. ![]() La façade occidentale par exemple, date de la fin du XIIe siècle, mais elle a été retouchée au XIIIe et surtout au XVe. La face Sud et l'abside ont été entièrement reconstruites au XVe et au XVIe siècles. Comme par ailleurs, les Beaux-Arts l'ont récemment restaurée et " rhabillée", 11 est possible de dire que depuis son origine, presque tous les siècles l'ont marqué tour a tour. ![]() La façade élevée et d'aspect monumental est divisée en chaque sens, hauteur et largeur, en trois parties par des corniches, et des colonnes. Le rez-de-chaussée, appuyé sur une base de banquettes et de marches est occupé par trois baies. Cette du centre, la porte d'entrée, a été entièrement remaniée au Moyen Age , celles de cotés (aveugles) sont ornées de deux cintres en tiers-point superposés. Au premier étage une longue fenêtre en plein-cintre occupe la partie centrale. Un pignon obtus couronne le tout. Les lignes sobres et les belles proportions de cette façade dont, par ailleurs les angles sont ornés en avant et sur les retours, d'autres colonnes semblables à celles qui encadrent le portail, constituent un ensemble harmonieux, mais les modifions de la grande corniche sont nus et les sculptures des chapiteaux sont frustes. Le clocher rectangulaire a toit plat, reconstruit, est percé à sa base et a son sommet de fenêtres ogivales a meneaux. Le mur Nord ancien, maintes fois réparé, est étayé par de nombreux contreforts de formes et d'époques différentes. ![]() ![]() La nef, d'une belle élévation longue et large (34 m. sur 7 m. 25), est divisée en 5 travées inégales toutes voûtées en ogive. La première offre encore quelques traces romanes du XIIe siècle, les autres, entièrement du XVe, sont séparées par de grosses colonnes engagées qui s'épanouissent en fines nervures à profil prismatique, tandis que leurs bases s'appuient sur des dés a facettes: A l'intersection des arcs d'ogive se détachent de fines clés de voûtes ajourées et armoriées. ![]() Cette longue nef éclairée au Nord par des fenêtres en plein-cintre l'est au Sud par les fenêtres gothiques des chapelles. Deux chapelles des XVe et XVIe siècles voûtées comme le reste en ogive occupent en effet, le mur côté droit. L'une abrite les fonts baptismaux, l'autre occupe la base du clocher. La première est revêtue a l'extérieur d'une façade a pignon avec courte baie flamboyante, fleurons, accolades et gargouilles. Le mur plat du chevet, ajouré d'une grande fenêtre également flamboyante, est garnie d'une verrière multicolore. Sous le chœur, il existe un caveau contenant les restes des divers seigneurs de la Roche Courbon qui y furent inhumés du début du XVIIe siècle, jusqu'en 1711. Dans la nef logea, pendant le rude hiver de 1795 «sur une poignée de paille», tout un convoi de prêtres déportés venant des pontons de l'embouchure de la Charente et allant a Saintes vers une prochaine liberté et la fin de leur martyr. ______________________ Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre I épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission ________________ ![]() Voir sur ce site le château AD Nov. 2023 |