L'église de St-LÉGER en PONS (17)
SAINT-LÉGER-EN-PONS ![]() Commune du Canton de PONS (à 5 kms au Nord-Ouest de Pons et à 22 kms de Saintes) L'église paroissiale de Saint-Léger, malgré des destructions et d'importantes restaurations qui ont modifié son aspect, reste intéressante à plus d'un titre. La variété et la bonne exécution de ses modillons suffiraient seules à assurer la réputation artistique de cette église. Sa construction remonte au XIIe siècle. ![]() La façade du type saintongeais classique, comprend au rez-de-chaussée un vaste portail en plein cintre à quatre voussures accompagné de deux fausses portes aux cintres légèrement brisés ; au premier étage une galerie de cinq arcades aveugles (sauf celle du milieu) posée sur des colonnettes doubles séparées par de larges pilastres et au-dessus un pignon obtus qui surmonte une fine corniche à beaux modillons. La petite voussure du portail porte une inscription latine malhabilement tracée et peu visible, surtout dans sa deuxième moitié. La pensée qu'elle exprime est celle-ci : « Paix soit à celui qui entre, Bonheur à celui qui sort, Qu'il soit heureux en suivant les lois du Seigneur ». Le mur Nord de la nef est particulièrement remarquable. Des contreforts plats l'étayent et montent jusqu'à une corniche sur laquelle s'appuie la toiture. Cette corniche mérite attention. Ornée sur toute sa longueur de motifs géométriques, elle est portée par un ensemble de modillons historiés d'un excellent travail ; on y voit: un évêque bénissant, des personnages (forgerons, musiciens), des masques humains, des démons, des animaux : aigles, hiboux, etc... Directement sous cette ligne de modillons, des arcs en plein cintre enrichis d'un cordon sculpté réunissent entre eux les contreforts. Un peu plus bas un deuxième cordon entoure les cintres des petites fenêtres romanes. Vers l'extrémité voisine du clocher l'ornementation change et les fenêtres plus vastes accusent une époque postérieure. Cette modification est le fait de la chute de l'ancien clocher, qui en s'abattant a entraîné et ruiné la dernière travée. Dans cette partie reconstruite se détachent ça et là de grandes marguerites sculptées directement dans le mur. Le clocher actuel est une curieuse reconstruction sans style, élevée sur un plan quadrangulaire et flanqué à l'Ouest d'une tour d'escalier carrée. Quelques fenêtres cintrées trouent de place en place ses murs nus. L'abside à chevet plat, reconstruit aussi, a son mur oriental presqu 'entièrement occupé par une fenêtre gothique dont le remplage est bizarrement ajouré. A l'intérieur la nef, précédée de trois marches, présente six travées étroites séparées par de fortes colonnes sur dosserets peu saillants. Entre ces dosserets de petits arcs en plein cintre encadrent de minces fenêtres romanes très ébrasées. Des doubleaux s'appuyaient autrefois sur ces colonnes et portaient une voûte remplacée aujourd'hui par un simple tillis arrondi. Quelques-unes de ces colonnes se terminent par des chapiteaux ornés de feuillages et d'animaux très frustes. Certains sont encore décorés d'anciens écussons peints. Un arc triomphal, porté par deux groupes de trois colonnes séparait primitivement la nef du sanctuaire ; les colonnes existent encore, mais l'arc a disparu. Dans le mur du chevet une porte carrée et un grand évidement ouvrent directement sous le clocher. Cette base de clocher est voûtée en berceau. En face à travers le mur de droite une porte semblable donne accès à la sacristie voûtée très haut en berceau. Cette disposition indique que le chevet était autrefois encadré de deux chapelles formant transept. Deux appliques en bois, travail du XVIIIe siècle, sur lesquelles se détachent des têtes d'ange surmontant un macaron, mériteraient d'être, après un léger nettoyage, mises en bonne place. La cloche de 1608 est inscrite au Mobilier Historique. *** Près de Saint-Léger, deux anciennes chapelles : de l'Isle et de Sérizon ont longtemps été des buts de pèlerinages très fréquentés. A la fin du XVIIIe siècle on venait encore prier sur leurs ruines pour demander la guérison des enfants atteints de maladies de langueur. ______________________ Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre II épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission ________________ Grotte de Roche Madame AD Nov. 2023 |
FIN rev sept 2011/mepage 2015/2019