L'église de SAINT-ANDRÉ-DE-LIDON (17)
Texte intégral de Charles CONNOUË Photos ex wikipédia que je soutiens et du Ministère de la CultureSAINT-ANDRÉ-DE-LIDON Commune du Canton de GÉMOZAC (à 7 kms au Nord-Ouest de Gémozac et à 19 kms de Saintes) ![]() L'église paroissiale de Saint-André, est dans son ensemble du XIIe siècle, mais elle a été édifiée sur l'emplacement et avec des matériaux d'une église plus ancienne. Des pierres ouvragées se voient en grand nombre dans la façade, et dans les murs extérieurs de l'abside. ![]() Une fenêtre entière de l'ancien édifice a été reconstruite au-dessus de la porte d'entrée qui portait encore il y a quelques années sur son bandeau « Temple de la vérité et de l'union ». Ruinée au XVIe siècle, elle fut refaite en partie à la Renaissance. Cette église présente une particularité rare en Saintonge. Elle possède deux nefs provenant de deux édifices d'époques différentes, accolées mais qui n'ont ni le même alignement, ni la même hauteur de sol ; la nef principale est à plus d'un mètre en contre-bas. Elle offre, en outre, le curieux exemple d'une chapelle fortifiée à deux étages. La soudure des deux nefs se fait à la hauteur du transept droit. La voûte de l'église haute date du XIIe et du XIIIe siècle. Une de ses travées avait autrefois deux étages et deux voûtes, d'où l'appellation d'église haute pour la partie supérieure qui était demeurée ouverte aux fidèles pendant que l'église basse avait été comblée. Le haut de cette église devait se terminer par un mur à créneaux faisant de cette construction un édifice fortifié qui a dû subir de sérieux assauts. Les marques de projectiles sont nombreux en effet, sur les murs Sud notamment, et les traces de l'incendie allumé, vers 1662, au pied de l'escalier qui desservait autrefois le clocher sont encore visibles. A cet endroit l'escalier et le mur s'écroulèrent ; la brèche alors pratiquée, aveuglée par une grossière maçonnerie, contraste avec les parements voisins. L'église de Saint-André a bénéficié des soins éclairés de son curé desservant, M. l'Abbé Tonnelier,
qui a su la mettre en état et en valeur. C'est ainsi qu'a été rendue au public une belle crypte-ossuaire, située sous la chapelle haute. Vidée de ses détritus, elle offre aujourd'hui l'aspect d'une aire carrée entourée d'une large corniche à mi-hauteur des murs. Un gros arc en plein cintre forme une partie de la voûte, le reste à jour ouvre dans la chapelle supérieure. ![]() ![]() Des quatre angles de la corniche garnis de courtes, très courtes colonnes, munies de chapiteaux et de bases extraordinaires s'élancent des formerets en plein cintre qui dépassent par leurs sommets le sol actuel de la chapelle supérieure. Ces chapiteaux et ces colonnes font penser à des décorations du XIe siècle ou antérieures qui auraient été utilisées là ultérieurement. Le dépassement du sol par les arcs de la crypte indique que la chapelle supérieure avait autrefois un sol plus élevé encore qu'il ne l'est aujourd'hui, ce qui explique la hauteur anormale des soubassements qui supportent les colonnes. ![]() En 1989 le même érudit, poursuivant ses recherches, mit à jour, encore dans la chapelle haute, au-dessus des deux fenêtres jumelées qui percent le mur du chevet, une peinture murale — Saint Michel guerrier — qui semble remonter au XIIIe siècle. D'autres traces de peinture, décoration au trait et écussons du Moyen âge, sont également visibles sur les murs de cette partie de l'église. La chapelle haute et la crypte ont été classées Monuments Historiques. ![]() ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de SAINTONGE (livre II épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes)______avec leur aimable permission_________________________
AD Nov.2023
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