Le prieuré de LA PERROCHE (17)
LA PERROCHE Commune de DOLUS d'Oléron, Arrondissement de MARENNES (à 3 kilomètres au Sud-Ouest de Dolus) ![]() La Pérroche, dont le nom est une déformation du mot « paroisse « (Pé-rochia) eut autrefois un port qui, par suite de l'absence de rades dans cette partie de la côte, connut une certaine activité. Aujourd'hui il ne subsiste qu'une petite conche sablonneuse, un hameau environné de hautes dunes et une vieille chapelle fort bien restaurée par l'actuel propriétaire qui n'a pas omis de remettre aussi en état le petit cloître attenant, réalisant ainsi à quelques mètres de l'océan, un extraordinaire oasis de verdure et de fleurs, enclos dans un curieux cadre architectural. ![]() L'ancien prieuré-cure de La Pérroche, plus tard église d'une paroisse disparue, est devenu un intéressant but d'excursion. La chapelle romane, d'un style sobre mais bien construite, eut beaucoup à souffrir au cours de la guerre de Cent ans et aussi au moment des troubles de la Gabelle. En 1548 des bandes de sauniers, venus des environs et même du continent ainsi que des autres îles, la saccagèrent entièrement sous prétexte que le prieur était gabeleur. Quelques années plus tard les Huguenots la dévastèrent une nouvelle fois. Restaurée par la suite, puis abandonnée, elle ne servit plus que d'amer aux navigateurs. L'administration des Ponts et chaussées la fit en 1835 couronner d'une construction en planches goudronnées qui imitait parfaitement un clocher. Aujourd'hui cette petite église, que la solidité de ses murs a conservé, présente une façade ornée d'un portail en plein cintre à quatre voussures nues et d'une fenêtre centrale sans décoration ; le tout surmonté d'un pignon arasé. A droite une tour d'escalier carrée, arasée aussi à hauteur du pignon et à fenêtres en meurtrière, sert de contrefort d'angle. L'élévation Sud est intéressante. Deux petits contreforts plats et saillants la divisent en quatre aires, chacune consolidée en tête par un arc en tiers-point appuyé sur les impostes des pilastres. Une corniche à modillons non travaillés porte le toit. ![]() L'intérieur comprend deux longues travées voûtées en arc brisé séparées par un arc à double ressaut reposant sur deux pilastres carrés. Il prend jour par trois fenêtres cintrées à droite et deux à gauche. Une fenêtre gothique occupe le mur plat du chevet. De belles croix de consécration sont gravées dans les murs latéraux. ![]() A gauche une porte basse ouvre sur un petit cloître rétabli dans son état primitif où ont été réunis de nombreuses sculptures et des chapiteaux taillés dans la pierre dure de la côte. Ces débris accusent les XIIe et XIIIe siècles et témoignent de l'ancienne prospérité du prieuré disparu. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ A.D. oct 2023 |