L'église romane

de MÉDIS en Saintonge 

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos wikipédia que je soutiens et Ministère de la Culture et internet

Commune du Canton de SAUJON (à 5 kms au Sud-Ouest de Saujon et à 30 kms de Saintes)

L'église de Médis, dédiée à Saint-Pierre-es-liens, fit partie d'abord d'un prieuré à la nomination de l'abbaye-aux-Dames. Elle fut ensuite placée sous la dépendance du chapitre de Saint-Eutrope de Saintes.
Construite au XIIe siècle, sur des vestiges plus anciens, elle a subi au cours des siècles de sensibles remaniements et notamment au XVIe. En 1858-60 elle fut l'objet d'une restauration jugée par beaucoup «trop complète ». A la fin du siècle dernier, Lacurie estimait que l'église de Médis « restes admirables de l'époque byzantine fleurie venait de disparaître » par suite d'une excessive « reconstruction, faute impardonnable ».
L'édifice antérieur avait un clocher carré élevé sur le chœur avec un étage orné d'arcatures aveugles. On en voit encore la base bordée de cordons supportés par des modillons. Une tour d'escalier carrée, coiffée d'une pyramide de pierre à écailles, flanquait à gauche ce clocher qui, menaçant ruine, fut démoli en 1861.



Sa façade ressemblait à celle d'Echillais ; elle était alors en forme d'arc de triomphe avec sommet horizontal sans pignon ni campanile.
L'église de Médis a beaucoup souffert au cours des événements de 1944.



La nef demeura longtemps à ciel ouvert avec la voûte du bras gauche du transept complètement crevée et tous les vitraux du sanctuaire brisés. Le fronton presqu'entièrement démoli a été reconstruit en 1900.



La nef rectangulaire, dans laquelle on descend par cinq marches succédant à un palier, a ses murs latéraux consolidés par deux arcs en tiers-point surmontés d'un plus grand en plein cintre appuyé sur des colonnes à chapiteaux lisses. Les bras du transept sont voûtés en berceau brisé ; le carré, couvert d'une voûte ogivale à deux diagonaux, porte la date de 1862. Le chœur très vaste, voûté comme le carré, prend jour par deux fenêtres en tiers-point aux angles ornés de doubles colonnettes avec chapiteaux à crochets. D'intéressantes boiseries de la fin du XVIIIe siècle garnissent ses murs.

L'abside surélevée, séparée du chœur par des faisceaux de trois petites colonnes, est recouverte d'une voûte semblable à celle du chœur ; une grande fenêtre du XVIe siècle à un meneau occupe le mur plat du chevet.
Les sculptures sont gothiques. Seule à l'entrée de la nef, à l'intérieur, subsiste une décoration romane qui mérite l'attention. La fenêtre en plein cintre ouverte au-dessus du portail a conservé des colonnettes d'angle surmontées de deux élégants chapiteaux du XIIe siècle intéressants et anciens.



La façade « trop restaurée » presqu'entièrement reconstruite en 1868 l'a été, heureusement, dans un style saintongeais très pur. Un large portail en plein cintre à quatre voussures occupe le rez-de-chaussée. Autour de lui s'ordonnent deux fausses portes dont les tympans sont traversés par un bandeau reliant entre eux les chapiteaux et au-dessus une galerie de cinq arcs romans portés par des groupes de colonnettes. Des massifs de hautes colonnes amortissent les angles et montent jusqu'à une corniche très ornée qui souligne le fronton.
Sous le chœur existe une belle chapelle souterraine, reste de l'ancien prieuré. Elle communique avec l'extérieur par un large passage à travers le mur des fondations Nord. Sa voûte en cintre brisé s'appuie sur des doubleaux à profils soignés.
L'église de Médis a été classée Monument Historique en Mai 1917.

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre II épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________