L'église romane Ste-Hérie de MATHA (17) Texte intégral de Charles CONNOUËPhotos de Alain DELIQUET (2011) ![]() Les photos sur ce site peuvent être utilisées exclusivement à des fins non commerciales après autorisation et sous réserve de mentionner la source: "Site Belle Saintonge" ![]() MATHA Chef-lieu de Canton. Arrondissement de SAINT-JEAN-D'ANGÉLY (à 18 kms au Sud-Est de Saint-Jean-d'Angély) Matha était aux temps médiévaux un bourg important et des plus actifs. Situé au centre des « Pays-Bas », vaste plaine alluvionnaire qui s'étend des environs de Cognac à ceux de Saint-Jean-d'Angély, prospère par ses cultures de toutes sortes, où domine cependant celle de la vigne, Matha réunissait à chacune de ses foires et frairies une très nombreuse population. Au siècle dernier la « Marétay » était encore très courue et l'on y venait de fort loin. Il fallait à Matha pour recevoir ses hôtes de beaux et vastes édifices religieux. Elle en eut deux : l'un au Sud : Saint-Hérie ; l'autre au Nord : Marétay. MATHA-SAINT-HÉRIE ![]() L'église Saint-Hérie, œuvre des moines de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély, inscrite aux Monuments Historiques le 10 Avril 1912, fut autre-lois un superbe édifice. Il n'en subsiste guère que la magnifique façade en arc triomphal, malheureusement mutilée. Cette splendide page d'architecture d'un roman très beau et très pur est une disposition rare, terminée, non par un pignon, mais par une corniche droite, appuyée sur d'intéressants modillons. Divisée dans sa hauteur en deux parties par un petit entablement, elle a son rez-de-chaussée occupé par un portail à trois voussures, flanqué de deux larges baies aveugles. L'étage plus élevé et plus orné, trahi comme un véritable rez-de-chaussée d'église, présente au centre une immense fenêtre à quatre arcs en plein cintre avec de chaque côté une large baie aveugle à double rouleau dont les cintres retombent sur des groupes de colonnettes. De hautes colonnes d'angle limitent cet harmonieux ensemble. La baie de gauche a été détruite. Elle abritait autrefois une statue équestre dont il subsiste un tronçon. Celle de droite encadre une belle statue qui serait celle de Sainte Blandine. Deux cordons travaillés traversent la façade à hauteur des tailloirs des chapiteaux. Toutes les arcatures sont décorées de motifs géométriques, de feuillages et surtout de marguerites. Le tracé est ferme et précis, mais la pierre employée a mal résisté aux intempéries, de sorte que plusieurs sculptures ne sont plus guère que des souvenirs. Le mur Sud de la nef est divisé en cinq panneaux séparés par de fins pilastres. Chacun d'eux est percé d'une fenêtre romane à chapiteaux et cintres très ornés, mais dont le dessin rude et sec indique une autre main et une autre époque de construction. L'abside offre un aspect particulier. Reconstruite au XVe siècle et très élevée par suite de la disposition du terrain, elle est divisée en sections séparées par de hauts contreforts d'un profil spécial. Chacune de ces sections était autrefois occupée par une vaste verrière flamboyante, mais par la suite tous les vides ont été murés et il n'existe plus aujourd'hui que des ouvertures utilitaires sans décoration. Sur le mur de jonction du chevet et de la nef s'élève un pignon campanile à trois baies qui utilise peut-être une partie des murs d'un ancien clocher. A la fin du XIXe siècle, il y avait encore au-dessus du chœur une construction, reste probable d'une ancienne salle de garde ou de refuge. Elle a disparu à la suite d'une restauration entreprise par les Beaux-Arts. ![]() Le plan de l'intérieur est celui d'une église à trois nefs, mais rien ne subsiste du roman primitif sauf deux chapiteaux de chaque côté de la porte d'entrée. Les nefs sont séparés par deux rangées de piliers carrés réunis par des arcs surbaissés imposés par le peu d'élévation des voûtes actuelles en matériaux légers. Devant le chœur un écartement des piliers forme transept. L'abside éclairée par cinq ouvertures est abondamment peinte, comme tout l'intérieur de l'édifice où la couleur a remplacé les motifs d'architecture détruits. ![]() _____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre III épuisé) édition: R.DELAVAUD à SAINTES ______avec leur aimable permission___________________________
![]() ![]() C'est la représentation du contrôle de sa marche vers le ciel et de ses problèmes: Ce vieil-Homme (celui dans le péché ou l'obscurité _ barbe _) est dans l'impossibilité d'avancer malgré sa bonne volonté ! En effet il tente d'écarter avec ses mains _ symbole des actions _ les deux dangers qui l'handicapent Il veut maîtriser ses jambes Les étoiles au-dessus de lui sont un bon présage.... ![]() C'est un acrobate, ses pieds se campent sur l'astragale. Sa barbe est bifide, malheureusement les extrémités symboliques sont dégradées, ce sont probablement comme ses cheveux des serpents. Il veut maîtriser, peut-être par la prière? ![]() Visages humains sur des quadrupèdes, il y a bien 8 pattes, mais aussi deux bras en plus avec leurs mains _ les actions_ ! Ces actions sont sous l'emprise de l'animalité ! L'animalité dévore cette âme ! ![]() Voilà le responsable de tous ces désordres ! Tête mi bouc mi serpent, queues serpentiforme Les cous sont liés, les cornes sont ferrées comme pour un prisonnier... De quoi s'agit-il ? regardez bien vous finirez par trouver. Ces oeuvres magnifiques vous ont été offertes par des anonymes du XIe ou XIIe siècle! Combien avez vous payé l'entrée à ce musée en plein air ? ![]() A.D. 09/2023
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