|
L'abbaye romane de MARESTAY ( MATHA 17) en Saintonge
à 1 kilomètre au Nord de Matha(17) Marétay est un faubourg de Matha. Son église a été construite dans la première moitié du XIIe siècle sur le plan classique de la croix latine, mais toute l'élévation occidentale qui s'étendait jusqu'à la route a disparu.  Il ne reste plus aujourd'hui, avec une partie du clocher, que l'abside et le transept. Ils sont tous les deux remarquables.  L'abside est l'une des plus riches de la Basse-Saintonge et ses fenêtres notamment sont des modèles du genre. Par la pureté de leur dessin, la variété de leurs décors et le fini particulier de leur exécution, ces fenêtres constituent des merveilles qui n'ont pas la renommée qu'elles méritent. Les fenêtres célèbres d'Aulnay n'ont pas l'élégance parfaite de celles de Marétay. Au nombre de sept, cinq pour l'abside dont deux aveugles et deux pour le chœur, ces fenêtres surmontées chacune de larges cintres à deux voussures et d'une archivolte sont encadrées de deux colonnettes portant le petit arc et de deux fines colonnes descendant jusqu'au sol. Les panneaux qu'elles occupent sont séparés par des colonnes adossées montant jusqu'à la corniche à modillons.  La décoration des voussures (y compris l'intra-dos) des chapiteaux petits et grands et de la corniche est d'une richesse et d'une variété extraordinaires. Les motifs végétaux abondent : feuilles, fleurs, palmes, ainsi que les dessins géométriques de toutes combinaisons et aussi la plupart des motifs traités habituellement par les artistes de l'époque :  homme luttant avec des serpents, acrobates, musiciens, danseurs. Mieux, même, on peut voir à Marétay des sujets inédits. C'est par exemple la seule église de Saintonge où se rencontrent ensemble des coqs, des poules, des pigeons, des oies. Mais le talent de l'imagier ne s'est pas borné à rendre au mieux ces modèles simples.  Il savait regarder autour de lui et nous a laissé par exemple une femme en coiffe du pays tenant un enfant sur ses genoux. Il a su créer aussi et laissant libre cours à sa fantaisie qui était grande, nous a montré de guirlandes entières de tètes d'ange, d'autres de têtes de chat, ailleurs des animaux dans des positions variées. Enfin, il a réalisé sur l'une des voussures son chef-d'œuvre en garnissant chacun des claveaux d'une décoration d'un fini exceptionnel à base de griffons, d'oiseaux et de masques humains. La sculpture exécutée avec une pareille délicatesse devient de la ciselure. Cet ensemble constitue un des plus beaux travail roman de la Saintonge et est à peine connu, ou ne l'est que de quelques spécialistes. Les bras du transept ont eux-mêmes des fenêtres. Sans valoir celles de l'abside elles sont néanmoins intéressantes. La façade est le plan de séparation entre ce qui a subsisté de l'ancien édifice et ce qui a disparu. Elle présente un amalgame de maçonnerie où des parties pleines sont accolées à des remplissages d'anciens vides d'où émergent ça et là, des chapiteaux mutilés (un Saint Michel terrassant un dragon), quelques cintres ou des fûts de colonnes. Un mur a été construit dans l'arc Ouest de l'ancien carré du transept et encadre la porte d'entrée actuelle. Un campanile récent complète le clocher. Celui-ci devait être imposant et bien décoré par des arcatures sur chaque face. Il a été rasé au cours des guerres de religion à la hauteur des tailloirs des fenêtres du premier étage.  L'intérieur était primitivement à trois nefs. On voit encore les arcs transverses des collatéraux de chaque côté du portail qui ouvre directement sous le clocher au milieu du transept. Cette base de clocher est limitée par quatre massifs de colonnes à chapiteaux un peu lourds, mais très fouillés. Elle est surmontée d'une coupole sur pendentifs à tracé irrégulier, mais dont les pointes des pendentifs sont sculptées. Les croisillons couverts de belles voûtes de pierre en berceau brisé sont l'un et l'autre complétés par une absidiole avec petite fenêtre romane et arc d'entrée orné de chapiteaux. L'abside, plus étroite que le chœur, demi-circulaire fermée en cul-de-four est sans ornements sauf deux petits chapiteaux aux colonnes qui occupent les angles d'étranglement. Cette église dédiée à Saint Barthélémy, classée Monument Historique le 3 Septembre 1912, s'élève en un point anciennement de grande communication, au croisement de deux routes gallo-romaines. Elle a remplacé des édifices religieux antérieurs. 11 est fait mention d'une église en ce lieu en 1098. Celle-ci avait vraisemblablement succédé elle-même à d'autres remontant aux premiers siècles de notre ère. ______________________ Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre III épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission ________________
 Vers l'ALBUM intérieur de l'église de MARESTAY
Faisons parler quelques chapiteaux ... Chapiteau réemployé, donc intéressant Le vieil-homme à gauche ( barbe bifide, en volatile à visage humain) Soit en bonne voie puisqu'il a déjà des ailes et a un corps de volatil Soit habillé en volatile pour lui montrer la voie du ciel A droite le modèle a suivre sur terre: Ce qu'a accompli l'archange au ciel: il a vaincu le dragon maléfique.  Un acrobate maîtrisant ses jambes pour marcher vers le ciel! C'est un moine qui effectue un retournement ou conversion intérieure, son modèle à droite est le prophète Daniel, sauvé par sa foi. (DANIEL dans la fosse aux lions est le personnage le plus représenté à l'époque romane du XIe à mi XIIe, prophète de l'époque de Nabuchodonosor (roi de Babylone vers 600 avant J.C.), par sa foi en Dieu, il ne fut pas dévoré par les lions.C'est aussi au second degré, la victoire sur les forces viriles/valeureuses, assimilée à la sainteté à l'époque, généralement symbolisées par des léonins)  Voici SAMSON maîtrisant le lion, plutôt un autre modèle pour le moine ! Voyez il reçoit des ailes à droite. Ses ailes lui faciliteront l'accès au ciel, là ou sont Dieu et les saints et les anges... (SAMSON combattant le LION est la scène hyper-représentée. Elle symbolise la lutte intérieure contre la force virile/valeureuse. Message destiné aux moines et officiants.) (Voir les mots en italique dans mon livre ou le glossaire). A.D. sept 2023
|
