L'
Église de LA FRÉDIÈRE (17)
Commune du Canton de SAINT-HÏLAIRE-DE-VILLEFRANCHE (à 5 kms à l'Ouest de Saint-Hilaire et à 13 kms de Saint-Jean-d'Angély) ![]() L'église de La Frédière se dresse, isolée dans son cimetière, au flanc d'un coteau boisé, à deux cents mètres de l'habitation la plus voisine et à près d'un kilomètre du hameau le plus proche. Il aurait existé autrefois, à cet emplacement une Abbaye de Bénédictins dépendant de celle de Saint-Jean-d'Angély et l'on parle encore de souterrains existant sur le côté Nord de l'église où s'élevaient jadis les bâtiments conventuels. Comme témoins de l'ancienne activité qui a régné en ce lieu ne subsistent plus guère que les nombreuses dalles funéraires pavant le sol de l'église et deux statues trouvées dans la terre au cours des nombreuses fouilles faites pour découvrir « le trésor », car les vieux du pays parlent encore d'un trésor enfoui « non loin des murs » par les moines. Les deux statues représenteraient la Sainte Vierge. Si la chose est probable pour la plus petite, de facture assez grossière et difficilement appréciable, il n'en est pas de même pour la plus grande qui, incomplète et très mutilée, montre néanmoins un personnage, bouclier au bras gauche, foulant aux pieds un démon. Il pourrait s'agir soit d'un Saint Michel, soit d'une « Vertu terrassant un Vice ». En tout état de cause les plis de la draperie, d'un bon travail, dénotent une œuvre de qualité. L'église de La Frédière, dédiée à la Vierge Marie, sous le titre de l'Assomption, est romane, sauf le chevet reconstruit au XVè siècle. ![]() La façade plate surmontée d'un pignon percé d'une baie à cloche n'a qu'un portail de faible développement (deux voussures). Les colonnes des pieds-droits sont ornés de quelques bons chapiteaux : dragons ailés, démons, acrobates (voir planche). La nef, simple rectangle aux murs résolument nus. percés seulement au Midi de trois fenêtres très étroites, se termine par un arc en tiers-point à double ressaut appuyé sur des massifs de trois colonnes saillant vers l'intérieur. Les colonnes ont des chapiteaux à crochets et à masques. Le mur Nord du chœur montre les traces d'une ancienne porte en plein cintre aujourd'hui murée. De l'abside légèrement arrondie subsistent cinq arcs en ogive reposant sur des faisceaux de trois fines colonnes. Des bases d'autres arcs semblables reposent sur des consoles à masques humains très bien traités. (Portraits probables et travail du XIIIè siècle). A l'extérieur, cette abside est étayée par six forts arcs-boutants qui font penser que ce chevet aujourd'hui couvert, comme la nef, d'une charpente, portait peut-être autrefois quelqu'autre construction à usage guerrier ou défensif. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ |