L'église romane de JAZENNES en SAINTONGE


L'église romane de 

JARNAC-CHAMPAGNE

en SAINTONGE


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Michel ROCHAT et Alain DELIQUET


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Commune du Canton d'Archiac

JARNAC-CHAMPAGNE (à 9 kilomètres au N-O d'Archiac et à 15 kms au Nord de Jonzac.)

JARNAC-CHAMPAGNE



Très curieuse église inscrite pour partie (abside et transept) aux Monuments Historiques et pour le reste à l'Inventaire Supplémentaire. Elle se distingue des autres églises intéressantes de la Saintonge par un certain nombre de particularités exceptionnelles et inattendues qui se rencontrent là et nulle part ailleurs. Particularités où il faut sans doute voir le travail d'un atelier étranger à la région, car si la paroisse dépendit longtemps de l'Abbaye de Saint-Jean-d'Angély, la cure fut jadis à la présentation de l'Abbé de Charroux (Vienne).
Construite dans la deuxième moitié du XIIe siècle, elle eut à subir de graves mutilations au cours des guerres du Moyen Age. Toute son élévation méridionale, sa façade et son ancien clocher furent abattus. La partie Sud reconstruite d'abord, fut complétée au siècle dernier (en 1861) par l'adjonction d'un clocher avec flèche de pierre dont la base forme porche d'entrée. Le mur Nord de la nef et le bras septentrional du transept portent les traces (reprises et arcs murés), des nombreuses réparations et modifications qui y furent effectuées.



 Le chevet seul est parvenu intact jusqu'à nous.
Ce chevet demi-circulaire, un peu exigu, est très beau. Divisé en nombreuses aires étroites toutes séparées par des colonnes ou des groupes de colonnes à chapiteaux très (trop peut-être) fouillés et à fûts en partie ornés, il est recouvert d'une toiture pointue inhabituelle. Les colonnes sont réunies en tête par des arcs brisés revêtus de dents de scie et de motifs divers. La décoration de ce chevet, abondante et variée, accuse dans son ensemble un peu de mièvrerie; c'est du roman de fin d'époque.
Le bras septentrional du transept avec ses angles amortis en colonnes est remarquable.



 Deux de ses faces sont garnies d'une jolie ligne de modillons avec fleurs dans les intervalles, modillons traités cependant sans grande finesse. Plus curieuse est la troisième, celle qui regarde le Nord, avec son appareillage en zig-zag et surtout sa fenêtre. Le cintre de cette fenêtre appuyé sur deux colonnettes à chapiteaux chargés de feuillages a reçu une décoration unique en son genre. Un cordon bizarrement travaillé borde une double garniture de larges demi-disques opposés, qu'un sillon profond sépare d'une voussure tout entière occupée par une suite de gros cubes creusés en créneaux. Cette fenêtre ainsi traitée n'est certes pas plus belle que d'autres, mais elle est à coup sûr beaucoup plus originale. Tout à côté, autre fantaisie. Le pignon obtus qui la surmonte et l'encadre est liseré d'un bandeau non de perles ou d'oves, mais très exactement de châtaignes accolées.



L'intérieur, couvert d'un plafond de bois, compte trois nefs précédées par une large tribune à balustrade et séparées par de hauts piliers carrés, entre lesquels se tendent de grands arcs en plein cintre. Des colonnes à petits chapiteaux chargés de feuillage, adossées à des pilastres peu saillants, limitent les six travées percées chacune d'une fenêtre sans autre décoration que des colonnettes aux angles.



Le chevet très orné : banquette circulaire, colonnes à chapiteaux divers (un combat entre deux hommes armés, l'un d'un bouclier, l'autre d'un bâton) continue la série des singularités. Les trois fenêtres de l'abside sont en effet, séparées par des colonnes à nulles autres pareilles.



Unies sous un même chapiteau, elles sont trois fois dans leur hauteur, nouées ou croisées en X. L'imagier de Rioux, pourtant inventif, n'avait pas imaginé pareille combinaison. Ces colonnes s'appuient sur une petite corniche ornée de demi-besants opposés au-dessous de laquelle s'étagent plusieurs rangées de gros et courts cylindres placés côte-à-côte, qui font penser à des boîtes de conserves empilées sur les rayons d'un magasin. 
Les tronçons de cyclindres verticaux sont en honneur dans cette région, où ils forment souvent de jolis cordons décoratifs, mais ici il y en a beaucoup!...
L'église de Jarnac-Champagne est placée sous le vocable de la Transfiguration de Nôtre-Seigneur.

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre 5 épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________


A.D. 2023



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