L'
Église de FONTAINE D'OZILLAC (17)
Commune du Canton de JONZAC à 8 kms au Sud-Est de Jonzac
Autour
d'une petite église de la fin du XIIe siècle, a
été disposée, au XVIe
siècle, une construction plus grande et la curieuse
façade (classée Monument Historique en 1911) qui
a résulté de cet amalgame, Sur le côté Nord, un très simple clocher, contemporain peut-être par sa base, de l'église d'origine, mais reconstruit au siècle dernier dans ses parties hautes, équilibre l'ensemble. Un vieux cimetière en-ceint le tout. La partie romane est spécialement remarquable. Un portail en plein cintre à trois voussures et deux baies aveugles à une seule, meublent le rez-de-chaussée. Au-dessus, sans séparation,
court
une galerie de cinq arcs appuyés sur des colonnettes
doubles. Sur la grande voussure se développe une représentation, à 6 « chevaliers »,
du combat des Vertus et des Vices (Fontaine d' Ozillac) est une des églises de Saintonge décorées de cette allégorie (voir Aulnay, Livre I). Sur l'arc intermédiaire, des oiseaux, des monstres et des êtres humains, sont emmêlés dans des arabesques végétales, comme à la fenêtre axiale d'Aulnay et traités de même en méplat.
Sur la petite voussure des anges adorent l'Agneau Pascal.
Les sculptures des chapiteaux, tailloirs compris, (motif de Saint-Eutrope et similaires)
se prolongent sur les tympans des fausses portes et forment un large bandeau. Les cinq baies de l'étage, (celle du centre percée) sont ornées d'un épais cordon et de gros chapiteaux richement sculptés. Cette superbe page d'art roman est limitée par une corniche à chanfrein travaillé et à beaux modillons historiés. Ceux-ci
représenteraient divers péchés
capitaux et autres. C'est certain pour au moins un : celui placé au milieu de la corniche et juste au-dessus de la porte d'entrée. Il ne peut laisser aucun doute sur l'occupation... peccable des deux personnages représentés, car, même s'ils sont en règle avec le IXe commandement, ils ne le sont certes pas avec les prescriptions d'une morale, non puérile, mais honnête (1). Dans
la partie Renaissance de droite, l'artiste a disposé
au-dessus d'une porte basse et autour d'une grande coquille
Saint-Jacques, un très beau couronnement à
volutes, guirlandes et fleurons traversé horizontalement par
un large bandeau sur lequel se lit en grandes lettres
d'époque, (les caractères celtiques d'.A.) :
« FAICT L'AN MIL/V/XLIII, ce portail d'église
» A
côté un contrefort d'angle montre une autre
coquille dans un fronton. Des restes de cintres et d'ouvertures romanes y voisinent avec des fenêtres ogivales. Le mur oriental du chevet, en grande partie reconstruit, montre encore deux arcs en plein cintre avec colonnettes baguées, cordons à têtes de clou et restes d'une arcature semblable à celle qui ornait autrefois le côté Nord de ce même chevet. Quoique roman, celui-ci semble donc avoir été rectangulaire dès son origine. A
gauche s'ouvre une grande fenêtre dont l'arc central est
polylobé. Cette disposition rare en Saintonge, rappelle
celle du chevet de Petit-Niort (voir ce nom) ainsi que celle de
Léoville (voir ce nom). Le
clocher carré, sans style, couvert d'une pyramide d'ardoise,
a conservé quelques ouvertures en meurtrière.
Trois de ses fenêtres cintrées abritent chacune
une cloche. *** (1) Ce genre de motifs très spéciaux qui « ornent » assez fréquemment nos anciens édifices religieux ne choquaient personne au Moyen Age. Les temps ont changé depuis et il est amusant de noter, à ce sujet, une réflexion d'un archéologue éminent d'une province voisine qui disait, au siècle dernier, à propos de ces singulières illustrations : « Je n'oserais pas les montrer à un capitaine de cuirassiers. »____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ |
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Le thème des vices et des vertus est endémique en Saintonge et se retrouve à AULNAY de SAINTONGE, PERIGNAC, CHADENAC, PARTHENAY, CORME-ROYAL, ÉCHILLAIS, FENIOUX, VARAISE, PONT L'ABBÉ... ______________________________ Le léonin c'est la force virile et vitale qu'il faut transformer en force spirituelle En écoutant les paroles célestes des oiseaux (à gauche) Le parcours du quadrupède pour progresser spirituement (les branches en rinceaux) (au centre) Le chapiteau de droite n'est pas assez net, représente soit l'écoute soit le refus d'écouter les volatiles (à droite) Le chapiteau précédent pas assez net à gauche Un quadrupède entrain de recevoir la nourriture spirituelle par un volatil (habitant du ciel) (remarquez sa queue divisée: une feuille vers le ciel une feuille vers la terre) Cet un personnage partagé entre biens terrestres et trésor spirituel à conquérir pour aller au ciel Sur le chapiteau de droite on peut remarquez les progrès par la taille des feuilles. A gauche (chapiteau refait à neuf) la force virile à l'écoute des forces spirituelles Au centre le Malin en nous qui sommeille, même après un progrès, pour intervenir à la moindre défaillance A droite on devine qu'il fait la gueule lorsqu'un volatil ( perché sur un quadrupède en signe de maîtrise sur celui-ci) lui donne la becquée (Le félin, le Malin, les oiseaux sont les forces qui nous animent intérieurement, le reflet de l'âme !) ![]() Voilà
les chapiteaux ont parlé ...
voir le Glossaire http://chapiteaux.free.fr/symboles.htm Autre descriptif sur place:
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