L' église romane de DOEUIL-sur-le-MIGNON (17)
Texte
intégral de Charles CONNOUË Commune du Canton de LOULAY (à 11 kms au Nord de Loulay et à 25 kms de Saint-Jean-d'Angély) ![]() L'intéressante église romane de Dœuil s'élève, près d'un ruisseau le Mignon, sur une souche très ancienne. Elle figure à l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Bien que mutilée, elle a cependant moins souffert que la plupart des églises de la région et les remaniements qu'elle a subis ont peu, ou relativement peu, altéré son caractère. ![]() Le clocher massif et carré, à toit presque plat, a été haussé d'un étage. Est-ce une surélévation ou une reconstruction ? Sans doute une reconstruction, mais le style ancien n'a pas été respecté. Il comprend trois parties. La souche et le premier étage sont romans. Chacune des faces de ce dernier est garni de trois hautes baies aveugles sur colonnettes. Les arcatures qui semblent constituées par de gros tores sont en plein cintre, au Nord et à l'Est et accusent une légère brisure au Sud et à l'Ouest. Mais toute cette partie de l'édifice, cintres, colonnes et pilastres compris, très mutilés, parait avoir été soumise aux effets d'un violent incendie qui aurait fait disparaître l'étage supérieur. Celui-ci rétabli ne présente plus, sur chaque côté, que deux étroites et longues ouvertures qui regardent les quatre points cardinaux. ![]() Sur les voûtes de la nef et de l'abside, derrière des murs surhaussés, de vastes salles de garde et de refuge ont été aménagées, puis utilisées autour des guerres de Religion. ![]() L'abside, qui a subi aussi les atteintes du feu, est pentagonale. Des groupes de deux colonnes portant une corniche à modillons consolident chaque angle. Sur trois de ses faces s'ouvre une fenêtre à colonnettes. La façade à pignon, soutenue par des contreforts du XVe siècle, est ornée d'une rosace et le cintre en tiers-point de son portail coiffe un arc Tudor daté de 1788. Bien que le sol ait été remblayé de plus d'un mètre, l'intérieur est encore d'une belle élévation. Les trois travées de la nef sont voûtées : les deux premières en ogives à huit branches sur triples colonnes particulièrement fines et la troisième sur ogives à quatre branches. Toutes les fenêtres sont en plein cintre.. Le clocher, élevé sur le chœur, s'appuie sur des faisceaux de trois colonnes adossées à des pilastres. Ces colonnes se terminent par de petits chapiteaux à longues feuilles. Une coupole sur pendentifs repose sur les quatre massifs du faux carré que réunissent en tête des arcs en tiers-point. L'abside, demi-circulaire à l'intérieur, est voûtée en cul-de-four. Ses trois fenêtres, à colonnettes et à chapiteaux à feuillages, sont séparées par des colonnes à petits chapiteaux sans ornements, qui montent du sol jusqu'à la base de la voûte. Tout l'intérieur de cet édifice (dédié à la Vierge sous le titre de l'assomption) a été plâtré avec quadrillage de faux joints de pierre. Le sol est recouvert de nombreuses dalles. Sur le toit existe encore un coq ancien, avec sa panse rebondie. Il doit contenir, (c'en était souvent l'habitude) des reliques et peut-être quelques titres de fondation. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de SAINTONGE (livre III épuisé) édition: R.DELAVAUD (Saintes)______avec leur aimable permission_________________________ |
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