L'église
romane de
CHAMPDOLENT (17)
en SAINTONGE
Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Alain Deliquet
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CHAMPDOLENT
Commune du Canton de SAINT-SAVINIEN (à 13 kms à l'Ouest
de Saint-Savinien et à 27 kms de Saint-Jean-d'Angély)
Ce « Champ de la
douleur » ou « de la désolation » situé
au fond d'un angle formé par la réunion de la Boutonne et
de la Charente, doit à sa position géographique et
à sa configuration, d'avoir vu se dérouler de nombreux
combats meurtriers.
La chronique nous rapporte qu'en
781, le comte Eudes, duc d'Aquitaine, y fut défait par les
Sarrasins, Les Normands y campèrent souvent à l'aller ou
au retour de leurs expéditions vers l'intérieur du pays,
au cours desquelles ils pillaient et saccageaient la région. En
876, une de leur horde, acculée au confluent par Taillefer de
Bourgogne, y fut exterminée. Mais les gens du voisinage,
enrôlés par Taillefer, avaient eu de nombreux morts et
pendant longtemps les familles des disparus vinrent pleurer à
cet emplacement.
Dès 1017, une charte fait
mention d'une église en ce lieu. Une autre précise, qu'en
1107. l'église de Champdolent fut donnée par Aimery de
Rançon, seigneur de Taillebourg, à l'abbaye de Saint-Jean.

L'édifice actuel,
dédié à la Vierge Marie (Nativité) est une
importante construction moitié romane et moitié ogivale.
Ce qui subsiste du XIIè siècle, le chevet, offre un
particulier intérêt. L'abside demi-circulaire est
très belle. Son entablement extérieur dessine une longue
arcature lombarde à très petits cintres ornés de
dessins géométriques. Cette arcature repose sur une suite
de consoles

ou de modillons variés, très fins et d'une belle
exécution. Des colonnes divisent le pourtour de l'abside en
panneaux soit aveugles, soit percés de fenêtres, romanes
à une extrémité, gothiques à l'autre.
Le clocher,
élevé sur le côté Sud de la nef, est du
XVIè siècle. Buté au Midi par deux puissants
contreforts d'époque, il a chacune des faces de son étage
percée d'une longue fenêtre tréflée. Une
pyramide revêtue d'ardoise le recouvre.

De très petites
fenêtres romanes aux cintres ornés de dents de scie,
trouent à grande hauteur les murs de la nef.

La façade, simple
mur à pignon, ne présente qu'un portail à deux
voussures dont la plus grande, complétée par un cordon,
est ornée également de dents de scie.

L'intérieur vaste,
très dégagé, témoigne de l'importance des
réunions de fidèles qui s'opéraient jadis en ce
lieu. La nef voûtée en berceau brisé
(matériaux légers) est divisée en deux parties par
deux massifs de trois colonnes.

A gauche, se remarquent des chapiteaux
du XIIIè siècle, ainsi qu'une plaque funéraire de
1745 ; à droite, une croix de Malte près d'une chapelle
seigneuriale voûtée en ogive à huit branches.
Le chœur, plus
étroit que la nef, n'offre rien de particulier. Il est
séparé de l'abside par deux colonnes surmontées de
petits chapiteaux, l'un de feuillage, l'autre de dragons..
Une crypte ossuaire existe, dit-on, sous le chevet.
L'église de Champdolent est inscrite à l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (25-2-1925).
____________________Fin du texte de Charles
CONNOUË
Les
églises de SAINTONGE
livre III épuisé
édition:
R.DELAVAUD (Saintes)
avec leur aimable
permission._______________________________
"Faisons
parler un modillon remarquable "
Il est généralement traité sur les chapiteaux à l'intérieur des édifices.

La classique femme allaitant des serpents, ici les mains ( symbole
associé aux actions) sur son ventre et montrant un sexe
très dilaté
comme si elle allait accoucher.
La femme est totalement dans le vice, pas seulement celui de la tentation pour l'homme.
Le modillon étant à l'extérieur de l'édifice le message s'adresse à tous.
C'est l'entretien du vice de la luxure, plus encore cette femme
nourrit les serpents, symbole sexuel par excellence depuis que les
pères de l'Église ont associé le serpent à
la sexualité, ceci dès la création d'Adam et
Ève .....
L'Église condamne à l'époque, lors de chaque
concile la sexualité: des prêtres, des couples
princiés hors mariage (qui n'est pas encore un sacrement ) et
l’adultère.
En effet, la chasteté et la virginité étaient assimilés à la sainteté.
Quelques modillons

Personnage important ou bien c'est l'hiver avec cape et chaussons, il joue du rebec.

Un joueur de psaltérion

Deux personnages agenouillés et ailés ??

C'est plus complexe qu'évident !!

Parodie du modillon précédent ou la suite ??
Dans le cimetierre des cénotaphes Saintongeais traditionnels qui ont perdurés jusqu'au XIXè:

Ce sont des pierres tombales ou cénotaphes qui sont
placés sur des supports peu élevés consistant en
de simples blocs de pierre ornés ou non, voir sur des boudins.
Taillées en bâtière, elles sont monolithes,
hexagonales, avec deux panneaux d’extrémités, deux
larges rampants et une crête aplatie.Certaines ont une forme plus
originales
Aux XVIIè voire XVIIIè certaines n'ont pas d'inscriptions
mais une représentation de l'activité du défunt
(épée, livre, outils de tisserand, de forgeron,
d'agriculteur etc...
C'est un héritage Wisigoth que l'on retrouve dans l'ancienne
province d'Aquitaine romaine défendue par les Wisigoths
payés pour cette défence du territoire par les romains.
Les cénotaphes de PERS sont remarquables et n'ont rien de
mérovingiens ( Mérové père de Clovis) ou des
Francs qui étaient plutôt les barbares!
AD 2023
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