L'église romane de CHILLAC (16) 


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Stephane charbeau  que je remercie.


CHILLAC


Commune du Canton de BROSSAC,  Arrondissement de BARBEZIEUX (à 14 kilomètres au Sud-Est de Barbezieux)

Le modeste village de Chillac possède un des groupes archéologiques les plus curieux qui se puissent voir dans cette partie de la Charente et même en Saintonge. L'église et le château voisin avec leurs pignons, arceaux tourelles, terrasses et balustres composent un ensemble éminemment pittoresque qui retient d'abord le regard du touriste circulant sur la D2 et se fixe ensuite dans l'esprit du visiteur, y créant un souvenir durable.
L'église, dédiée à saint Mathieu, dépendait de l'ancien diocèse de Saintes. C'est un édifice roman, régulièrement orienté qui a perdu son clocher, son transept et son chevet. Le clocher n'a pas été relevé ; le transept n'a conservé que l'amorce de ses bras et l'abside primitivement demi-circulaire a été remplacée par un chevet carré.



La belle façade est aujourd'hui surmontée d'un lourd pignon à ressaut percé de deux ouvertures : une à son sommet, large baie campanile remplaçant le clocher, et l'autre à sa base, petite fenêtre en plein cintre.
Au rez-de-chaussée s'ouvre un portail à trois voussures, précédé de six marches et flanqué de deux grandes baies aveugles à deux voussures ; les claveaux sont nus, mais les trois cintres s'ornent d'un cordon de pointes de diamant.
Au-dessous d'une corniche à modillons travaillés et à chanfrein garni d'un rang de bâtonnets debout, se déroule une arcature dont les cinq cintres sont portés par des colonnettes, simples aux extrémités, doubles entre celles-ci.
La façade est traversée par deux bandeaux ; tous les deux formés par le prolongement des tailloirs travaillés des chapiteaux nus. Ses angles évidés sont garnis de trois colonnettes superposées.
Les murs de la nef exhaussés, renforcés par des pilastres plats réunis par de grands arcs en plein cintre, ont conservé par places, leur corniche à modillons. Les exhaussements, en partie arasés par la suite, sont percés de fenêtres de guet desservies, jadis, par un chemin couvert.
Le vaisseau intérieur est coupé à l'entrée du chœur par un mur qui isole complètement l'ancien chevet et restreint la nef, au sol en pente, qui a été curieusement aménagée au siècle dernier. Sur des colonnes ajoutées a quelques mètres en avant des murs romans (renforcés d'arcs sur pieds-droits) a été établi, à droite et à gauche, une arcature soutenant une voûte d'ogives, en matériaux légers, composant des sortes de bas-côtés.
Dans le carré, couvert d'une coupole sur pendentifs, se voient encore des colonnes romanes et l'ancien arc triomphal orné de beaux chapiteaux. An delà du mur de séparation, le chevet reconstruit, aujourd'hui en mauvais état, a son mur oriental percé de trois fenêtres longues à colonnettes cl. à chapiteaux à crosses.
Tout à côté, au Nord de l'église, le château étend ses différentes constructions datant des XIVè et XVIè siècles. Antérieurement ce château, siège d'une commanderie des Templiers, constitua avec l'église aménagée et fortifiée une sérieuse place de défense pour la région.
Il appartint par la suite à un certain Pierre de Chillac, parent du seigneur de Barbezieux. A la veille de la Révolution il était la propriété du marquis de Donissan, le père de Madame de La Roche-Jacquelin, ce qui fit longtemps dire dans le pays qu'il était le « Manoir des La Roche-Jacquelin ».


____________________Fin du texte de Charles CONNOUË

Les églises de SAINTONGE

(livre IV épuisé)

édition: R.DELAVAUD (Saintes)______avec leur aimable permission_________________________




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FIN