L'église romane de 

CHATEAUNEUF sur Charente (16) 

en Saintonge

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos ex wikipédia que je soutiens, du Ministère de la Culture et d'internet.

CHATEAUNEUF-SUR-CHARENTE

Chef-lieu, de Canton, Arrondissement de COGNAC (à 24 kilomètres au Sud-Est de Cognac)

La région de Châteauneuf ne dépendait que par sa partie Ouest de l'ancien diocèse de Saintes ; mais elle y était enclavée. Il est au surplus difficile de la séparer du « Pays du. Cognac ». Elle se trouve donc ici annexée tout entière à la Saintonge dont, géographiquement et économiquement, elle fait d'ailleurs partie. Ses églises, quant à elles, ne s'écartent pas, dans leur ensemble, du type Saintongeais.

L'active petite ville de Châteauneuf-sur-Charente a une haute antiquité, mais son importance ne s'affirma qu'après qu'elle fût passée, aux XIIIè et XIVè siècles, sous l'apanage de l'illustre famille des Lusignan. Elle posséda longtemps un château et plusieurs églises. Le château a disparu, ruiné par les Anglais et il subsiste deux églises : Saint-Surin et Saint-Pierre.

ÉGLISE SAINT-SURIN



Ce petit édifice très simple, mais dont certaines parties sont antérieures au XIIè siècle est inscrit à l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Il n'y existe pas de colonnes, mais seulement des pilastres et des contreforts. La nef n'a pas de fenêtres. Une coupole sur pendentifs recouvre le faux carré dont les côtés sont percés de deux ouvertures. Une abside voûtée en cul-de-four prend jour par trois fenêtres.
La façade surmontée de deux baies campaniles, comprend une porte sans décoration et une fenêtre sous un pignon plein.

ÉGLISE SAINT-PIERRE



Ce magnifique édifice du XIIè siècle, inscrit aux Monuments Historiques depuis 1876, s'élève dans le faubourg Sud de la ville.
Toute la partie Nord du chevet, y compris le clocher et l'abside, a été reconstruite au XVè siècle. De plus, d'importantes restaurations pour le « rajeunir » dans la deuxième moitié du XIXè furent entreprises.



Sa façade, bien connue et souvent citée ou reproduite, est une magnifique page d'architecture romane, mais d'un roman secondaire ou fleuri, ce qui n'enlève rien, au contraire peut-être, à son élégance. Nettement divisée en trois aires inégales par quatre pilastres prolongés, à la hauteur de la corniche du premier étage, par des colonnes, elle comprend un rez-de-chaussée et un étage sous pignon à ressaut. L'ensemble, d'une belle ordonnance et bien décoré d'arcs en plein cintre aux sculptures très fouillées est d'une particulière pureté de lignes.
Au rez-de-chaussée s'ouvre un large portail à trois voussures bordées d'un cordon et portées par des colonnes. Les voussures sont richement travaillées ainsi que les chapiteaux des pieds-droits dont l'ornementation se continue en bandeau jusqu'aux pilastres. Des baies aveugles à un seul rouleau, mais à décoration identique, garnissent les aires latérales.
Une très belle corniche à modillons et intervalles sculptés souligne l'étage occupé, au Nord, par une baie large et profonde abritant de son arc unique un cavalier qui, devant une femme debout, foule un petit personnage terrassé.



 C'est la personnification de l'empereur Constantin, écrasant devant l'église triomphante les ennemis de la Religion. Dans l'aire centrale s'ouvre, entre deux grandes statues, une fenêtre à double cintre sur colonnettes. Dans la partie Sud, une baie percée de deux petits oculi est encadrée, comme sa voisine, de deux statues semblables et coiffée de deux arcs de rayons différents.
Les deux grandes colonnes centrales de séparation qui traversent cet étage sont réunies en tête par un vaste demi-cercle coupé horizontalement par une deuxième corniche à modillons. Le centre de ce cercle se confond avec celui du cintre d'une fenêtre romane.

Les murs latéraux de la nef ont été surhaussés et renforcés par des arcades encadrant les fenêtres. Sur le côté Nord, à la hauteur de la troisième travée existe une ancienne porte auxiliaire aujourd'hui murée. Son plein cintre à deux voussures est porté par quatre colonnettes à chapiteaux à listels.

Le clocher, simple construction rectangulaire ajoutée au flanc du mur Nord et en avant du croisillon est percé sur chaque face de deux baies jumelées sous un même arc.
Le croisillon Sud et son absidiole sont anciens et ont conservé une corniche à modillons. Les murs latéraux, garnis à leur sommet de parapets, s'ornent de gargouilles ajoutées récemment. De nombreuses fenêtres ont leurs cintres travaillés et au-dessus du chevet s'élève un haut pignon à crochets.



L'intérieur très beau et élevé, où l'on descend par sept marches, comprend trois nefs à six travées voûtées en berceau. Les nefs sont séparées par des rangées de massifs formés d'un pilastre carré et de quatre colonnes engagées portant des arcs à double rouleau et de larges doubleaux. Les chapiteaux sont élégants et très fouillés, mais modernes pour la plupart.
Le chœur occupe deux travées, qui, à droite et à gauche prolongent les croisillons voûtés en ogive. A l'extrémité du croisillon Sud, existent encore une chapelle romane qui a conservé son berceau brisé et son absidiole sous cul-de-four ornée de huit colonnes à intéressants chapiteaux d'époque. A cette chapelle du XIIè siècle, fait pendant à l'extrémité de l'autre croisillon Nord, une chapelle à deux travées du XVè siècle.
L'abside carrée, voûtée sur croisée d'ogives prend jour à l'orient par une grande verrière à trois meneaux.
Dans la nef, il faut remarquer la chaire en pierre très moderne, dont la belle et curieuse cuve s'orne de personnages divers traités dans le style ancien et relatant des incidents de la vie de saint Pierre.

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË

Les églises de SAINTONGE

(livre IV épuisé)

édition: R.DELAVAUD (Saintes)______avec leur aimable permission_________________________


Plus de Photos sur cette église:  http://www.mesvoyagesenfrance.com/D16/chateauneuf.html


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FIN