L'église romane de BIGNAY (17) en SAINTONGE
Commune du Canton de SAINT-JEAN-D'ANGÉLY (à 7 kilomètres au Sud-Ouest de Saint-Jean-d'Angély et à 24 kilomètres de Saintes). Belle est importante église mi-partie romane, mi-partie gothique qui possède le clocher le plus élancé de la Saintonge. Sa finesse ef sa légèreié en font une oeuvre remarquable où se trouvent en même temps réunies l'élégance des lignes et la justesse des proportions. Ces deux qualités, essentielles pour une œuvre de ce genre, semblent ajouter encore à la hauteur de l'édifice. Le clocher de Bignay est d'ailleurs une des rares constructions du XVe sliècle où les véritables canons de l'art gothique en matière de flèche aient été exactement respectés. Cette belle aiguille de pierre (jamais cette expression n'a été employée plus à propos) de forme octogonale, haute de 30 mètres s'élève sur une base carrée chargée de quatre clochetons d'angles. Ses arêtes sont garnies de délicats crochets et chaque fuseau est percé d'une fenêtre avec gable. ![]() De l'édifice ancien construit à la fin du XIIe siècle ou vers le commencement du XIIIe, il ne subsiste plus que la façade. Le rez-de-chaussée en est occupé par un portail à trois voussures en plein-cintre à claveaux nus portées par de fines colonnettes à chapiteaux garnis surtout de feuillages et deux étroites baies aveugles. Le cintre de la baie de droite a été remplacé au XVe siècle par une haute niche dont l'arc polylobé est coiffé d'un fronton en mitre et rappelle celle occupant le même emplacement à Annepont. Une haute fenêtre cintrée à colonnettes s'ouvre au centre du premier étage qu'une corniche à modifions variés et bien dessinés sépare du pignon. Deux hautes colonnss encadrent le portail et montent jusqu'à la corniche. La beauté de cette façade réside dans ses lignes, dans le travail de quelques chapiteaux des pieds-droits où se remarquent deux chiens se disputant un os et dans celui des modillons dont l'un nous montre un pèlerin en marche vers Saint-Jacques, bourdon à la main. L'intérieur où l'on descend par quatre marches est vaste, clair et bien voûté sur croisées d'ogives avec clés et formerets. De fines colonnes sans chapiteaux reçoivent directement les nervures. La deuxième des quatre travées est percée à droite d'une haute baie en tiers-point qui donne accès à une petite chapelle située sous le clocher. Elle est couverte très haut d'une coupole ogivale dont les nervures se réunissent autour d'un trou à cloches. Des fenêtres à un meneau l'éclairent. Des ouvertures semblables percent le mur de la nef. Le mur plat du chevet était occupé autrefois par une grande fenêtre flamboyante. Murée, elle n'est plus visible que de l'extérieur jamais la partie obturée a permis en 1879 à E. Lesieux d'y exécuter une belle fresque représentant l'Assomption de la Vierge. Cette église placée sous le vocable de la Sainte Trinité faisait partie jadis d'un prieuré de l'Ordre de Sainte Geneviève. En 1430 une bande de routiers qui infestait la région s'était cantonnée dans l'église et rançonnait la contrée. Ele y fut attaquée et au cours du combat le feu mis à une grange embrasa tout l'édifice. La cuve baptismale porte la data de 1594. Son écusson a été martelé a la Révolution. Une colonne de bois sculpté ayant servi de lutrin est du XVIIIe siècle. L'église de Bignay, classée Monument Historique le 21 Janvier 1907, se dresse sur un côté de son ancien cimetière où d'antiques pierres tombales entourent encore une vieille croix reposoir. |