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L'église
romane de BARRET (16)
L'intéressante église de Barret, de l'ancien diocèse de Saintes, dédiée à saint Pardoux, date du XIIe siècle, mais ses bases sont beaucoup plus anciennes. Bien construite sur une déclivité de terrain, avec des abords bien entretenus, (fait assez rare pour être signalé), elle s'aperçoit de la route de Pons à Barbezieux. Réparée en 1856, elle a été classée aux Monuments Historiques en 1948  . Sa façade est malheureusement déparée par deux énormes contreforts pilantes en avant de chaque côté du portail qui masquent à gauche une partie de la baie aveugle et de l'autre côté toute celle de droite. Le portail à trois voussures et un cordon portés par des colonnettes sont ornés d'arabesques, de pommes de pins, de dragons et de scènes diverses (péchés capitaux). L'étage percé d'une fenêtre est garni d'une arcature à sept cintres et d'une corniche sur modillons. Un pignon ajouré d'une longue ouverture surmonte le tout. Les chapiteaux des colonnettes travaillés et les modillons très divers, méritent d'être détaillés. L'un d'eux était franchement licencieux, mais une mutilation opportune et récente... Côté Sud, la nef, est encombrée de gros contreforts dont le premier masque une grande arcade en plein cintre. Le croisillon voisin dont le sommet s'orne d'une corniche à modillons assez frustes est percé d'une vaste fenêtre à un meneau.  Une belle abside pentagonale clôt l'édifice à l'Est. Elle est divisée en cinq aires par des groupes de colonnes-contreforts montant d'une haute banquette. Des arceaux légèrement brisés encadrent des fenêtres à cintres garnis de dessins linéaires ou géométriques et d'un cordon. Les colonnettes terminées par des chapiteaux en accordéon et la corniche reposent sur des modillons où prédominent les têtes humaines. Cette corniche a son chanfrein orné de petits damiers, et ses intervalles plats entre les modillons (métopes) sont garnis de motifs divers. Le côté Nord de l'édifice est semblable au côté Sud, mais sans bras de transept ; celui d'origine détruit n'ayant pas été relevé. Le clocher carré s'élève sur le chœur. Reconstruit, il a été plus tard arasé à hauteur des arcs des deux petites fenêtres ouvertes sur chaque face. L'intérieur, haut et vaste, comprend une nef à trois travées, voûtées en berceau dont les doubleaux s'appuient sur des pilastres à chapiteaux, quelques-uns ébauchés, d'autres bien traités. Remarquer à gauche celui représentant la Tentation d'Adam et d'Eve. Une coupole sur pendentifs avec un cordon de petites volutes à la base couvre le carré. La calotte est percée d'un oculus à l'Est. Sous le cul-de-four de l'abside, bordé d'un cordon, s'ouvre cinq fenêtres séparées par des colonnes montant du sol et portant les arcs d'encadrement. Colonnes et colonnettes sont agrémentées de beaux chapiteaux et d'intéressantes bases. La chapelle de droite voûtée en ogive avec liernes et formerets s'orne de colonnes garnies de petits chapiteaux à cabochons et de têtes humaines. Sous le chevet, qui est demi-circulaire à l'intérieur, existe une crypte fermée depuis plus de cinquante ans. On y pratiquait le baptême par immersion, dans une source qui servit de lavoir au siècle dernier. Une autre crypte, ou plus exactement un souterrain, existe sous le terre-plein en avant du portail. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________ |
